Dossier
Verchain’s Justice : The O’Bannon Trial – Episode 1
Ed O’Bannon vs. The NCAA. The Trial. Les compte-rendus d’audience. Sauce Verchain. Avec beaucoup de virgules, de parenthèses et de points de suspension…
Bonjour à toutes. Oui, à tous aussi. Votre ami Verchain, le gars qui parle de lui à la troisième personne et aime à se coltiner pour The Blue Pennant tous les – vrais – scandales du football universitaire (s’il devait faire la revue des arrestations et des exclusions de joueurs, il y passerait ses journées) et leurs répercussions judiciaires, s’est porté volontaire pour vous retranscrire, de manière la plus simple possible et en mettant les choses en perspective lorsque nécessaire, les différentes phases du procès présenté par certains comme le plus important de l’histoire du sport (rien que ça…) : Ed O’Bannon vs. The NCAA.
En direct live différé d’Oakland, California, voici donc les compte-rendus d’audience. Sauce Verchain. Avec beaucoup de virgules, de parenthèses et de points de suspension…
Let’s get the party started :
Si vous avez un peu de mal à vous souvenir de quoi nous allons causer dans cette série d’articles qui va s’étendre sur trois longues semaines, vous pouvez vous référer à ce papier d’un certain Verchain qui vous résumera les choses. ICI.
Bien, tous les protagonistes sont là. Ed O’Bannon et son crâne qui brille, les avocats des plaignants, les avocats des défendeurs, et la Juge Claudia Wilken.
Et dire que Verchain vous avait habitué à des photos de bombasses cheerleaders… Tout se perd…
Comme souvent dans le genre de festivités américaines auxquelles nous confronte le procès O’Bannon, il se passe des choses avant que ça ne commence. Un peu comme les ‘dark matchs’ des évènements de catch, en somme. Cette fois, il s’agit de la révélation d’un accord entre la NCAA et un autre groupe de plaignants mené par l’ancien quarterback des Sun Devils d’Arizona State, Sam Keller. L’action de Keller tenait à valider une rétribution des joueurs pour l’usage de leur image dans les jeux vidéos. La NCAA s’engagerait à payer la somme de 20 millions aux plaignants.
En parallèle, la NCAA s’est mise d’accord avec EA Sports et la Collegiate Licensing Company avec lesquelles elle était en conflit depuis novembre et l’accord trouvé entre EA et la CLC avec le groupe représenté par O’Bannon quant à la rétribution également des étudiants-athlètes dans les jeux. Cet accord EA/CLC – O’Bannon a été validé par la Juge Wilken.
La Juge Wilken, qui hantera vos rêves à compter de ce jour à n’en pas douter, doit encore approuver ces accords trouvés par la NCAA, mais aucun d’eux ne remet en cause le procès en lui-même. En effet, la plainte Keller portait sur le droit à l’image (et l’utilisation ‘frauduleuse’ de l’image des athlètes) et celle d’O’Bannon tombe sous le coup de la loi anti-trust. O’Bannon agit non pas pour réparer des infractions passées, mais pour le futur (oui, c’est comme ça que les avocats présentent les choses) des étudiants-athlètes et de leur droit à vendre librement leur image.
C’est donc sur cette base que démarre le procès…
Day One
Au premier jour, il créa la Terre… Oh, me suis trompé de chapitre…
Les plaignants sont les premiers à présenter leurs arguments en citant leurs témoins.
C’est O’Bannon en personne qui ouvre le bal. La série de questions posée par Michael Hausfeld, l’avocat leader du camp des plaignants a pour but de démontrer que tout le processus de recrutement des étudiants-athlètes par les facs consiste à recruter des athlètes, et pas des étudiants. Hausfeld a longuement interrogé O’Bannon à la fois sur le process de recrutement auquel il a été soumis et sur son temps consacré au sport et aux études durant sa présence à UCLA. Le témoin a affirmé consacrer 40 à 45 heures par semaine au basket, et une douzaine d’heures au plus aux études, tout en indiquant qu’il avait sélectionné des cours faciles sur la base de conseils qui lui avaient été donnés (ça ne vous rappelle rien ?).
Tout cela avait pour but de démontrer que la ligne de défense de la NCAA qui est d’affirmer que l’amateurisme permet de maintenir imbriqués sport et études pour les étudiants-athlètes qui sont, selon les mots du président de la NCAA Mark Emmert ‘des étudiants qui sont aussi des athlètes’. Ces mots ont été cités par Hausfeld en séance en étant qualifiés de ‘non-sens’.
Glenn Pomerantz, l’avocat leader des défendants (la NCAA, donc, pour ceux au fond qui ne suivent pas), a mené son contre-interrogatoire en faisant dire à O’Bannon qu’il avait retiré des bénéfices de ses années à UCLA (notamment une visite à la Maison Blanche suite au titre obtenu en 1995 par les Bruins), et en le faisant admettre que le temps qu’il consacrait à son sport était uniquement de sa volonté. Ensuite, l’avocat a pointé quelques différences entre le témoignage devant la Cour et une déposition datant de 2011 au cours de laquelle O’Bannon affirmait que son action ne représentait pas les étudiants-athlètes actuellement engagés dans les universités puisqu’ils bénéficient d’une bourse d’étude avant d’affirmer devant la Cour que les étudiants-athlètes devaient être payés.
Petit jeu habituel des prétoires.
Une fois O’Bannon libéré, entre en scène la vedette de ces trois premiers jours de procès.
Ladies and gentlemen : Roger Noll.
Whodat ?
Roger Noll, qui témoigne pour les plaignants, est un professeur d’économie à Stanford. Oui, une raison supplémentaire de détester Stanford…
Et, en plus, l’ami Roger s’est livré pendant deux heures et demi à un longue litanie de trucs qui tendent à démontrer que les plaignants ont raison. Roger Noll touche 800 dollars de l’heure pour son témoignage, au passage. Oui, c’est un truc qui se fait souvent. On voit ça dans tous les bon – et même les mauvais – films qui nous relatent un procès… Donc, Roger est un expert, parle beaucoup et très vite, ce qui sème la confusion dans une Cour où la greffière peine à transcrire suffisamment rapidement les propos et lui demande de se répéter et où cette chère Juge Wilken ne comprend pas tout ce que raconte le brillant prof de Palo Alto.
Noll a affirmé que la NCAA agit comme un cartel sur deux marchés :
- Celui du recrutement des étudiants-athlètes, ayant fixé la valeur des incitations à être recruté par la fac X à zéro
- Celui de l’utilisation de l’image des étudiants-athlètes, ayant fixé sa valeur à zéro, aussi.
Après avoir exposé un graphique qui démontre que 75% des facs ayant un quarterback dans la watch list du Davey O’Brien Award ont vendu des maillots portant le numéro de ces quarterbacks sans naturellement les rémunérer pour cela. A la place, ces facs se sont lancées depuis plusieurs années dans des investissements sur des installations sportives (stades et sites d’entraînement) ou dans une folle course à l’augmentation des salaires des coaches.
Et le show de Roger ne faisait que commencer…
Day Two
Parce que le show de Roger s’est poursuivi durant toute la journée numéro 2. On a eu droit à tout, même à de la blagounette d’économiste (je vous passe les détails…). Cinq heures de show. Toute la durée de la séquence judiciaire du jour.
Les principales affirmations sur la partie ‘plaignants’ de l’interrogatoire auront été de mettre en doute l’équité entre universités que la NCAA semble vouloir utiliser comme ligne de défense, Noll constatant que, si une telle équité existait, chaque équipe aurait des chances de se retrouver dans le Top 25 et de disputer un championnat, ce qui est faux depuis que le système des classements existe.
Noll en a remis une couche sur les dépenses faites par les équipes sur les salaires des coaches, constatant une augmentation de 512 % sur les 15 dernières années contre seulement 108% pour les présidents d’université, montrant ainsi que le marché est biaisé et affirmant qu’une partie de ces augmentations auraient pu être versées aux joueurs, limitant ainsi l’exploitation (c’est le terme employé) des joueurs.
Noll s’est également efforcé de démontrer que les joueurs ont bel et bien un DROIT relatif à l’exploitation de leur image par les facs. Il a également proposé qu’un fonds commun soit mis en place pour rémunérer les joueurs, et qu’éventuellement il ne soit distribué qu’après la carrière universitaire des athlètes, en fonction de leurs performances par exemple…
Le contre-interrogatoire a été mené par Rohit Singla, et a encore une fois permis à Noll de faire un peu de show.
Question : « Réalisez vous que la NCAA n’a établi ses règles que sur la base d’accords entre les universités ? »
Noll : « Oui, c’est ce qu’on appelle un Cartel. »
Singla a ensuite chatouillé Noll sur certains points, notamment sur ce pourquoi paient les chaînes de télé. La position de la NCAA est qu’elles paient pour avoir un accès exclusif au stade (et donc par conséquent diffuser le match où évoluent les étudiants-athlètes). Ainsi, si deux facs jouaient dans un stade qui ne demandait pas d’argent pour que les caméras soient installées, il n’y aurait pas d’argent versé aux facs.
Les défendants ont ensuite tenté de pousser l’argument de l’absence de droit à l’image des joueurs dans les sports professionnels. Roger-a-réponse-à-tout a eu beau jeu de contrer en indiquant que le droit à l’image est négocié dans le cadre d’une convention collective.
Ceci pourrait s’avérer un point crucial dans l’évaluation de la plainte par la Juge Wilken. Qui pourrait recommander la mise en place d’une telle convention collective…
Et vous savez quoi ?
Day Three
Roger était encore une fois sur le terrain pour le début de la troisième journée…
Et cette fois avec Judge Claudia dans le rôle de l’interrogatrice… Claudia a ainsi permis à Noll de mettre en doute la position de la NCAA qui est de dire que les étudiants-athlètes reçoivent une ‘compensation’ : leur bourse scolaire. Les frais de scolarité, les livres, et quelques repas… Il a été évoqué également la possibilité de limiter les rémunérations des joueurs à la discrétion de chaque conférence.
Au bout de la dizaine d’heures de témoignage de Roger (soit plus de 8000 dollars dans la poche du professeur émérite), les plaignants ont fait comparaître un ancien joueur d’Alabama, le receveur Tyrone Prothro. Célèbre pour ça : The Catch
Prothro a écrit un livre à la fin de sa carrière, terminée sur une grave blessure. Il aurait souhaité inclure dans le bouquin quelques photos de ses matchs. Il a demandé à l’université d’Alabama certaines photos. On lui a répondu que ça lui coûterait 10 dollars. Par photo. Démonstration faite que les joueurs n’ont aucun droit à leur image propre.
Prothro a également indiqué que son image a été utilisée par la firme Pontiac sans qu’il ne bénéficie d’une quelconque compensation. La marque automobile sponsorisait l’action de la semaine et a utilisé The Catch pendant plusieurs années pour promouvoir sa marque.
Les avocats des plaignants ont fait dire à Prothro, comme à O’Bannon le premier jour, qu’il passait plus de temps sur le terrain qu’en classe. Et que, bien qu’ayant reçu une bourse universitaire complète, il s’est quand même endetté de 10 000 $ pour pouvoir assumer ses années de présence à Tuscaloosa.
Les avocats de la NCAA ont su lui faire convenir qu’il avait le sentiment d’avoir retiré un bénéfice de ses années au sein du Crimson Tide, notamment en évoluant devant des assemblées de plus de cent mille personnes, ou l’utilisation de la salle de musculation du Tide, uniquement réservée aux joueurs…
Ils ont également montré que, contrairement à ce que les plaignants affirmaient en diffusant une capture d’écran du jeu video NCAA Football d’EA Sports montrant un joueur du Tide portant le numéro 4 et ayant les mensurations exactes de Prothro devant laquelle l’ancien joueur aujourd’hui comptable s’était écrié ‘c’est une image de moi’, plusieurs joueurs dans le jeu avaient le même visage numérique… Mwouais…
On ne voit pas bien, au bout de trois jours de procès, ce qui sera l’élément déterminant dans la décision de la Juge Wilken mais une chose est certaine : on devrait voir un paquet de spécialistes de l’économie et des cadres de la télévision dans le prétoire au cours des prochains jours… La défense s’apprêterait même à citer Mark Emmert et l’impayable commissionner de la Big Ten, Jim Delany…
To be continued…
Dossier
Army-Navy, l’essence du College Football
Un match unique intimement lié à l’Histoire du College Football et qui transcende le cadre du sport. C’est pourquoi on l’appelle simplement The America’s Game.
Ils sont originaires des quatre coins des États-Unis. Le sens du devoir, l’envie de servir leur pays et le sacrifice de leur vie pour sauver celle des autres les ont réunis. Quelles que soient leurs origines ethniques, leurs catégories sociales et leurs tendances politiques, ils ont décidé de défendre la Liberté. Ils sont les futurs gradés de l’armée américaine.
Tout au long de l’année, les « Go Army, Beat Navy » et « Go Navy, Beat Army » résonnent sur les campus de West Point (New York) et d’Annapolis (Maryland). Et depuis 1930, c’est sur le gridiron que s’affrontent chaque année les Midshipmen et les Cadets (aujourd’hui appélés Black Knights).
En 1890, le premier Army-Navy Game fût organisé lorsqu’un cadet de l’armée de terre américaine (Army), Dennie Mahan Michie, accepta le défi lancé par l’académie militaire rivale, la Navy. C’était alors le premier match de l’Histoire du programme de football des Cadets de l’Army… Une victoire 24-0 des Midshipmen.
Trois ans plus tard, les Cadets furent de nouveau battus, cette fois-ci à Annapolis. Une altercation entre un contre-amiral de la Navy et un brigadier général de l’Army envenima l’antagonisme naissant : les deux opposants furent obligés d’être séparés alors qu’un un duel armé était sur le point d’être organisé. Le président américain de l’époque, Grover Cleveland, dût intervenir pour calmer les esprits.
Ce dernier prit également la décision d’interdire ce match annuel pour protéger la santé de dizaine d’aspirants-officiers qui étaient blessés chaque année non pas sur le champ de bataille… mais sur le terrain de football ! La plus féroce des rivalités du sport américain venait de naître.
Alabama-Auburn, Ohio State-Michigan, Red Sox-Yankees, Canadiens-Bruins. Toutes ces rivalités enflamment les passions et séparent des familles le temps d’un match. Elles se fondent sur une fidélité profonde à un camp et une haine profonde d’un adversaire qui a finalement davantage de ressemblances que de différences.
Mais la rivalité Army-Navy est unique. Elle repose sur un respect mutuel et une fraternité indéfectible entre deux équipes qui seront peut-être, un jour ou l’autre, côte à côte face à un ennemi commun.
Une Rivalité qui a marqué l’Histoire du College Football
Les premiers affrontements entre Army et Navy se déroulent à une époque où le sport que nous connaissons aujourd’hui n’en est qu’à ses balbutiements. La passe en avant n’existe pas encore et les matchs de football ressemblent davantage à des matchs de rugby dont la sauvagerie n’a d’égal qu’une violence extrême qui fait des dizaines de morts chaque saison.
Ainsi, lors du fameux match de 1893, le futur Amiral Joseph Mason Reeves fût le premier joueur de l’Histoire à porter un casque. Fait de cuir… par un cordonnier d’Annapolis ! Le médecin de l’équipe de la Navy l’avait prévenu : un autre choc à la tête pourrait provoquer une déficience intellectuelle irrévercible ou même… la mort.
70 ans plus tard, le 7 décembre 1963, alors que les États-Unis viennent de vivre l’une des plus grandes tragédies de leur Histoire (l’assassinat du président John Fitzgerald Kennedy), c’est au cours d’un match Army-Navy que le premier replay instantané fera ses débuts à la télévision américaine lors d’un TD au sol du quarterback des Black Knights, QB Rollie Stichweh. Cette nouvelle technologie développée par CBS sera l’une des inventions majeures dans la diffusion du sport à la télévision.
Anecdote cocasse : ce premier replay instantané a été retransmis à vitesse réelle ce qui avait obligé le commentateur de l’époque, Lindsey Nelson, d’ajouter « Non, Mesdames et Messieurs, Army ne vient pas d’inscrire un autre TD ! ».
Un match qui célèbre le Patriotisme américain
Army-Navy, c’est une rivalité qui transcende le sport à bien des égards. Ainsi, samedi 10 décembre 2022 à 15h (21h en France), des milliers de soldats et marins américains à travers le monde entier seront devant leur écran pour regarder la 123ème édition de ce match mythique.
Il n’y a pas de familles américaines, de près ou de loin, qui n’a pas un membre engagé dans l’armée ou qui a été amené à défendre les intérêts du pays lors de conflits armées passés. Chaque famille américaine peut se rappeler d’un grand-père, d’un oncle et d’un père qui est tombé au combat. C’est pourquoi, le temps d’un match Army-Navy, c’est l’ensemble du pays qui se rassemble autour d’une valeur forte de l’Amérique : le Patriotisme.
La veille de l’affrontement tant attendu, la Brigade des Midshipmen et le Corps des Cadets défilent dans la ville hôte d’un match qui ne se déroule plus sur campus, hormis circonstances exceptionnelles, depuis l’altercation de 1893.
En raison de sa position géographique à mi-distance entre les campus de West Point et d’Annapolis, la ville de Philadelphie a accueilli le plus souvent ce qu’on appelle aujourd’hui The America’s Game. Baltimore, New York mais aussi Los Angeles (en 1983) ont également été le cadre de ce classique Army-Navy.
Et lorsqu’en 1926, la ville de Chicago inaugure son Soldier Field, nommé en l’honneur des soldats américains morts lors de la 1ère Guerre Mondiale, c’est évidemment les Midshipmen et les Cadets qui fouleront les premiers la pelouse de cette nouvelle enceinte démesurée pour l’époque.
Chaque année, quelques minutes avant le coup d’envoi du match, la Brigade des Midshipmen et le Corps des Cadets effectuent le « March On », une spectaculaire parade militaire réalisée avant l’interprétation de l’hymne national américain joué par la fanfare des deux académies militaires. Pour réaffirmer l’esprit patriotique de l’événement, les Navy Jets et l’avion présidentiel, Air Force One, effectuent un vol à basse altitude au-dessus du stade. Le Patriotisme dans sa tenue d’apparat.
Depuis Theodore Roosevelt en 1901, les présidents américains ont bien compris la portée nationale de cet événement qui fait déplacer les foules. Calvin Coolidge, Harry Truman, John F. Kennedy, Bill Clinton, George Bush, Barack Obama ou Donald Trump ont tous assisté à ce Rivalry Game annuel. L’objectif est clair : être présent aux côtés des troupes pour s’associer aux valeurs sous-jacentes d’un match qui dépasse le cadre du football.
Une histoire de Traditions
132 ans, 122 matchs. Des petites histoires dans la grande Histoire et des Traditions respectées de génération en génération.
Army-Navy, c’est un match exceptionnel. Tous ceux qui ont pu y assister un jour vous décriront avec émotion leur sentiment d’avoir vécu quelque chose hors du commun. Le poids des Traditions donne à cette rivalité un supplément de solennité.
Army-Navy, ce n’est pas seulement « Go Army, Beat Navy » et « Go Navy, Beat Army ». Avant le coup d’envoi, on procède au « Prisoner Exchange ». Chaque année en septembre, les deux académies militaires échangent un certain nombre d’étudiants pour leur donner la chance de mieux comprendre et de respecter la branche opposée. Avant le match, les étudiants qui ont participé à ce programme d’échange traversent cérémonieusement le terrain pour rejoindre leur académie militaire d’origine pour la durée du match afin qu’ils puissent encourager leur équipe.
Peu importe qui gagne et qui perd, chaque équipe se joindra à l’autre pour chanter son alma mater à la fin du match. Les gagnants font d’abord face aux supporters de l’équipe perdante, puis ils se joindront à eux pour chanter leur hymne. C’est alors au tour de l’équipe perdante de rejoindre les gagnants pour chanter leur hymne face à leur supporters. C’est ainsi que l’objectif des deux équipes avant le match est de « sing the second » (chanter en second). Cet acte de respect démontre que quel que soit le résultat, les deux équipes représentent un pays uni et elles se soutiendront à tout jamais.
Pour réaffirmer sa neutralité lors de ce match, le président américain change de côté dans les tribunes en traversant le terrain à la mi-temps lors de la Tradition du « Halftime Walk ».
Mais quoi de plus traditionnel que le style de jeu offensif des deux équipes ? Alors que le football a connu de multiples révolutions, Army et Navy restent les protecteurs d’un système offensif en voie d’extinction : la fameuse « triple option offense ». Depuis des décennies, elle est pratiquée, développée et affinée jusqu’à en devenir un art à part entière. L’édition 2022 ne fera pas exception.
Des joueurs de Légende
La longue et riche histoire de la rivalité Army-Navy a vu s’affronter des joueurs qui deviendront, pour certains, des Légendes du College Football.
Le match Army-Navy de 1963 restera comme un moment fort de l’Histoire américaine. Quelques jours après l’assassinat du président John F. Kennedy, il permit à l’Amérique de communier ensemble suite à cette tragédie. Ce match sera également l’occasion d’un affrontement à distance entre deux quarterbacks au Destin bien différent mais si emblématique de cette rivalité. Face à face : QB Roger Staubach (Navy) et QB Rollie Stichweh (Army). La Navy s’imposa 21-15 non sans une tentative de comeback mémorable des Black Knights qui récupérèrent le ballon sur un onside kick, puis remontèrent le ballon à 2 yards de la ligne d’en-but des Midshipmen. En vain. Dans un bruit assourdissant, le quarterback de l’Army ne parvint pas à appeler un dernier jeu offrant ainsi la victoire à la Navy. QB Roger Staubach remportera plus tard le Super Bowl avec les Dallas Cowboys et deviendra un Hall of Famer alors que QB Rollie Stichweh servira son pays pendant 5 ans lors de la guerre du Vietnam.
Army a connu ses heures de gloire au cours de la 2ème Guerre Mondiale remportant 3 titres de champion national en 1944, 1945 et 1946 sous les ordres du coach Earl Blaik. Ce dernier a pu compter sur le meilleur duo de running backs de l’Histoire : RB Doc Blanchard et RB Glenn Davis, surnommé « Mr. Inside » et « Mr. Outside » pour leur complémentarité exceptionnelle. Tous les deux remporteront le trophée Heisman (Blanchard en 1945 et Davis en 1946).
Dossier
Comment regarder les matchs de College Football en France ?
A quelques heures du début de la saison 2022 de College Football, nous vous proposons un tour d’horizon des différentes options que vous avez pour regarder des matchs à partir de la France.
Note : The Blue Pennant n’a reçu et n’acceptera aucune rémunération pour avoir cité et recommandé un certain nombre de diffuseurs et services en ligne. Ceci n’est pas un article promotionnel mais uniquement un article informatif. Cet article est une mise à jour d’un article publié le 27 aout 2021.
Vous avez été nombreux à nous solliciter via Twitter, Facebook ou par mail afin de connaitre les différentes options pour pouvoir suivre le football américain universitaire en direct ou à la demande.
L’offre TV en France est très limitée, c’est donc vers le streaming… en anglais qu’il faudra vous tourner. Si vous ne maitrisez pas un minimum la langue de Shakespeare, ça peut être un problème.
Que vous soyez un passionné ou que vous souhaitiez suivre quelques matchs à l’occasion, nous vous proposons de faire un tour d’horizon complet des différentes offres qui vous permettront de faire votre choix en fonction de votre intérêt et de votre budget.
TV
BeIn Sports a récupéré le contrat de diffusion de la NCAA avec ESPN qui appartenait jusqu’en 2021 à RMC Sports. Deux matchs sont diffusés par semaine, généralement le samedi.
On vous conseille de suivre Benjamin Bernard sur twitter : il publie régulièrement les affiches des matchs diffusés avant tout le monde.
Streaming
ESPN Player
C’est le seul service légal de streaming TV accessible en France. Il vous permet d’accéder aux très nombreux matchs de College Football diffusés par les chaines du groupe ESPN (ESPN, ESPN 2, ESPN 3, ESPN U, ABC) et de ses filiales (SEC Network, ACC Network, Longhorn TV) + Pac-12 Network.
ESPN Player vous permet aussi de regarder l’émission phare College Gameday (tous les samedis à de 15h à 18h en France), les bowls de fin de saison et le College Football Playoff.
Si vous aimez le basket NCAA et la March Madness, cela fait également partie du package. De nombreux documentaires produits par ESPN sont également disponibles à la demande.
Par contre, vous ne verrez pas le meilleur match de la semaine dans la SEC (diffusé sur CBS), ni certains gros matchs de la Big Ten et de la Big 12 (diffusés sur Fox), ni les matchs à domicile de Notre Dame (diffusés sur NBC).
Toutefois, ça reste un incontournable pour tous les fans de College Football.
➡️ https://www.espnplayer.com/
Prix : 79,99 euros par année ou 11,99 euros par mois.
Avantages :
- Accessible sur ordinateur (Mac, PC), téléphone mobile (iOS, Android). Compatible avec AirPlay et Chromecast.
- Matchs en live et à la demande.
- Essai de 7 jours gratuits pour les nouveaux abonnés.
- Excellente qualité d’image (1080p / 4K).
Inconvénients :
- Pas d’accès aux matchs diffusés sur CBS (souvent le meilleur match de la semaine dans la SEC).
- Pas d’accès aux matchs diffusés sur Fox et Fox Sports.
- Pas d’accès aux matchs diffusés sur NBC (Notre Dame).
Via un VPN
C’est une option qui demande un peu plus d’effort (ça reste simple) mais qui, au final, est peut-être la formule la plus adaptée pour les passionnés !
C’est quoi un VPN ?
Virtual Private Network ou Réseau Privé Local en français. L’idée est très simple : grâce à un logiciel « agent », le but est de créer une connexion permanente, sécurisée et encryptée entre deux ordinateurs distants tel un tunnel. C’est totalement LÉGAL.
Ça sert à quoi ?
Un VPN permet de changer d’adresse IP sur internet puisque votre ordinateur/téléphone/tablet se retrouvera avec l’adresse IP de l’ordinateur sur lequel vous est connectés via le VPN. Cela permet de contourner les restrictions géographiques de certains services proposés sur Internet. Si vous êtes connectés à un serveur américain via un VPN, votre adresse IP sur internet sera localisée aux États-Unis !
Et c’est là tout l’intérêt : accédez à n’importe quel site Internet ou application, sans restrictions géographiques ni censure.
Tous les services américains de TV en ligne restreignent géographiquement leur accès. Seuls les résidents américains peuvent s’y abonner. Or, avec un VPN, vous êtes comme un américain (sur internet, en tout cas). Et hop, vous pouvez désormais y accéder moyennant un abonnement en ligne.
Quel service de VPN choisir ?
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Il existe d’autres fournisseurs de VPN comme NordVPN, CyberGhost ou Private Internet Access.
Et après, je fais quoi avec mon VPN ?
Une fois votre VPN installé et connecté sur un serveur aux États-Unis, vous êtes comme un américain sur internet : vous pouvez accéder à des services qui sont généralement géobloqués hors des Etats-Unis.
Il vous faut alors vous abonner à un service de streaming TV (OTT). C’est la seconde étape. Nous vous proposons ci-dessous de découvrir les trois meilleurs services selon notre expérience : Fubo TV, Sling TV et Hulu.
Fubo TV
C’est probablement le service de streaming TV en ligne (OTT) le plus complet pour les passionnés de sport.
Chaines disponibles : ABC, CBS, NBC, Fox, Big Ten Network, CBS Sports, ESPN, ESPN 2, ESPN 3, ESPNU, ESPN News, Fox Sports 1 et 2, NBC Sports, SEC Network, ACC Network, Pac-12 Network, NBA TV, NFL Network, MLB Network, BeIN.
Prix : 69,99$/mois.
Avantages :
- Accès à toutes les chaines détenant les droits du College Football (pas uniquement ESPN).
- Pas d’engagement à long terme (possibilité de résilier l’abonnement chaque mois).
- Pas de restriction imposant une carte de crédit US pour l’abonnement.
- Prix abordable.
- Service très stable et excellente qualité d’image (1080p et 4K !).
- Accessible sur ordinateur (Mac, PC), téléphone mobile (iOS, Android) ou via Apple TV, XBox One, Android TV.
Inconvénients :
- VPN requis (voir plus haut).
- Pas accès à Longhorn Network.
Sling TV
C’est le service de streaming TV en ligne (OTT) le moins cher mais également complet.
Trois formules disponibles :
- 35,00$/mois : Sling TV Orange (comprenant ESPN, ESPN 2, ESPN 3, ACC Network). Pas intéressant par rapport à ESPNPlayer (voir plus haut).
- 46,00$/mois : Sling TV Orange (ESPN, ESPN 2, ESPN 3, ACC Network) + Extras Sport (BeIN, ESPNU, ESPN News, SEC Network, SEC Network +, Longhorn Network Pac-12 Network, NBA TV, NHL Network, Stadium).
- 61,00$/mois : Sling TV Orange (ESPN, ESPN 2, ESPN 3) + Sling TV Bleu (Fox, Fox Sports 1 et 2, NBC, NBC Sport Network, NFL Network) + Extras Sport (BeIN, ESPNU, ESPN News, ESPN Goal line, SEC Network, SEC Network +, ACC Network, Longhorn Network, Pac-12 Network, NBA TV, NHL Network, NFL Red Zone, Stadium, Golf).
Avantages :
- Accès à la quasi-totalité des chaines détenant les droits du College Football (pas uniquement ESPN).
- Pas d’engagement à long terme (possibilité de résilier l’abonnement chaque mois).
- Prix abordable.
- Service très stable et excellente qualité d’image (1080p, 4K ! ).
- Possibilité de replay via une option CloudDVR.
- Accessible sur ordinateur (Mac, PC), téléphone mobile (iOS, Android) ou via Apple TV, Roku, XBox One, Android TV.
Inconvénients :
- VPN requis (voir plus haut).
- Pas accès à CBS et CBS Sports.
- Obligation d’acheter des Sling TV Gift Card pour s’abonner (vous pouvez les acheter sur amazon.com sans restriction) car seules les cartes de crédit américaines sont autorisées pour payer l’abonnement sur le site sling.com.
Attention : ne créez pas de compte avant d’avoir votre Sling TV gift card. Une fois votre code de Sling TV gift card reçu, passez par https://www.sling.com/gift, puis « New user, redeem here ». Vous pourrez alors vous abonner en renseignant le code de Sling TV gift card dans le formulaire.
Hulu
Autre service de streaming TV en ligne (OTT). Plus généraliste mais très complet donc plus cher.
Chaines disponibles : ABC, CBS, NBC, Fox, Big Ten Network, CBS Sports, ESPN, ESPN 2, ESPNU, ESPN News, Fox Sports 1, SEC Network, ACC Network. ESPN+ en option.
Prix : 70,99$/mois.
Avantages :
- Accès à toutes les chaines détenant les droits du College Football (pas uniquement ESPN).
- Pas d’engagement à long terme (possibilité de résilier l’abonnement chaque mois).
- Prix abordable.
- Service très stable et excellente qualité d’image (1080p, 4K ! ).
- Accessible sur ordinateur (Mac, PC), téléphone mobile (iOS, Android) ou via Apple TV, XBox One, Android TV, Playstation.
Inconvénients :
- VPN requis (voir plus haut).
- Pas accès à ESPN 3, Pac-12 Network, Longhorn Network.
Il existe d’autres services identiques à mais attention, YoutubeTV et DirectTVNow bloquent désormais les connections à leur service TV via un VPN !
Nous vous recommandons de toujours tester l’accès à ces services via l’offre gratuite d’une semaine généralement offerte.
À la demande
Vous pouvez également voir de très nombreux matchs sur les sites d’hébergement de videos comme Youtube, Dailymotion, etc… Il suffit de chercher un peu.
La chaine Victors Valiant sur Youtube propose les meilleurs matchs de la semaine en condensé seulement quelques heures après la fin de la rencontre.
➡️ https://www.youtube.com/c/VictorsValiant/videos
Ça existe mais c’est illégal
Évidemment, il est également possible de voir tous les matchs de College Football sur le web sur des sites de streaming illicites donc c’est illégal…
Dossier
[rivalry] Michigan et Michigan State à la conquête du Paul Bunyan Trophy
Deux universités, deux campus, deux programmes, pour un trophée, pour un Etat. Michigan versus Michigan State, Wolverines versus Spartans, Ann Arbor versus East Landing. Chaque année, cette confrontation tient en haleine le monde du football universitaire
Deux universités, deux campus, deux programmes, pour un trophée, pour un Etat. Michigan versus Michigan State, Wolverines versus Spartans, Ann Arbor versus East Lansing. Chaque année, cette confrontation tient en haleine le monde du football universitaire.
La rivalité entre Michigan et Michigan State possède une histoire riche. La première confrontation entre les 2 universités remonte à plus d’un siècle, 1898 plus exactement. Depuis cette date, 105 confrontations ont été jouées, et Michigan tient largement les commandes avec un bilan de 68-32-5 en sa faveur.
Ce n’est qu’à partir de 1953 et l’arrivée de Michigan State dans la Big Ten Conference que les 2 universités se disputent le Paul Bunyan Trophy. Ce trophée, représentant le bucheron géant Paul Bunyan, symbolise l’histoire du Michigan, autrefois un Etat majeur dans la production du bois.
L’histoire commune entre Wolverines et Spartans débute donc en 1898. Dès le début, Michigan semble être plusieurs crans au dessus de Michigan State. De 1898 à 1933, Michigan remporte 23 rencontres, pour seulement 2 défaites et 3 nuls. En 1902, les Wolverines l’emporteront d’ailleurs sur un score record de 119 à 0. Michigan sera élu champion national cette année là, comme en 1901, 1903 et 1904.
Entre 1934 et 1937, les Spartans enchainent 4 victoires d’affilée contre Michigan, avant de sombrer 10 fois de suite jusqu’en 1949.
Les années 1950 et 1960 représentent la période de domination de Michigan State. Dans les années 1950, les Spartans sont l’une des meilleures équipes du football universitaire au niveau national. Guidés par coach Clarence Munn et par des joueurs comme Lynn Chandnois, Dorne Dibble, Bob Carey ou encore Don Coleman, MSU termine les saisons 1951 et 1952 invaincu, avec le titre national en poche (partagé avec Tennessee en 1951). Les Spartans remporteront également le Rose Bowl de 1954 et 1956, sous les ordres de coach Duffy Daugherty. Michigan State est à nouveau élu champion national en 1965 (malgré une défaite contre UCLA au Rose Bowl) et en 1966 (co-champion avec Notre Dame, suite au match nul 10 à 10 dans le « Game of the Century »). De 1950 à 1969, les Spartans domineront logiquement les Wolverines avec 14 victoires pour seulement 4 défaites et 3 nuls.
1970 marque un tournant. L’arrivée de Bo Schembechler à la tête des Wolverines va radicalement changer la donne. Michigan devient à nouveau une place forte du football universitaire durant cette décennie. Classé dans le top 10 (au classement AP Top 25) des équipes universitaires de 1970 à 1979, Michigan prendra le dessus sur Michigan State 8 fois sur 9 (défaite en 1978, année où les 2 universités se partageront le titre de la Big Ten Conference). Les années se suivent et se ressemblent, puisque Michigan remportera 8 des 10 matchs joués durant les années 1980.
Le match de 1990 marque un moment important dans l’histoire de la rivalité. Classé #1, UM reçoit MSU à Ann Arbor. Favoris, les Wolverines sont menés 28 à 21 dans la dernière minute. Un touchdown d’Elvis Grbac pour Derrick Alexander permet à Michigan de revenir à un point. Gary Moeller, le coach des Wolverines, joue la gagne avec une tentative de conversion à 2 points. Dans une action très confuse, les arbitres oublieront une pass interference d’Eddie Brown sur Desmond Howard. Le score ne changera plus malgré une dernière Hail Mary de Grbac qui sera d’ailleurs interceptée. Après le match, les arbitres appelleront Moeller afin de s’excuser pour la mauvaise décision arbitrale ayant couté le match à Michigan.
Les années 1990 restent tout de même à l’avantage des Wolverines. Classé dans le top 10 de l’AP Top 25 jusqu’en 1997, Michigan dominera son rival avec un bilan de 7-4 entre 1990 et 2000. Les Wolverines, guidés par le quarterback Brian Griese et le vainqueur du trophée Heisman Charles Woodson, seront même champions nationaux en 1997.
L’arrivée des années 2000 marque par la même occasion l’arrivée d’un certain nombre de belles confrontations, à la fois serrées et intenses, entre les 2 rivaux.
Le match de 2001 par exemple, aussi appelée le « Clockgate », restera à jamais dans les mémoires des deux camps. Menés 24 à 20 à 3 minutes de la fin, les Spartans recupèrent le ballon au milieu de terrain. Après une penalité contre Michigan pour un facemask et une autre pour avoir mis 12 joueurs sur le terrain, MSU a une occasion rêvée de passer devant à 17 secondes de la fin. Jeff Smoker, le quarterback des Spartans, tente une course mais est stoppé sur la ligne des 1 yards, avec l’horloge qui tourne. Michigan State se dépêche pour « spiker » la balle afin d’arrêter la montre. Le chronomètre indique qu’il reste 1 seconde à jouer, avec donc une dernière tentative pour les Spartans. Sur la dernière action du match, Smoker trouve T.J. Duckett pour le touchdown, permettant à Michigan State de l’emporter 26 à 24.
Le commentateur radio de Michigan, Frank Beckmann, qualifiera le match de « criminel » et critiqua fortement les arbitres. Malgré les réclamations de Beckmann, il a été prouvé que la décision arbitrale était bonne et qu’il restait bien du temps au moment du « spike ». Beckmann insista tellement que Bob Stehlin, le Clock Operator (responsable de l’horloge), était à deux doigts de poursuivre Beckmann en justice pour diffamation et calomnie. Finalement, aucune plainte n’a été portée et tout est rentré dans l’ordre.
Trois ans plus tard, Michigan et Michigan State s’opposent à Ann Arbor, dans un match qui se décidera en 3 prolongations (ce qui n’est jamais arrivé auparavant au Michigan Stadium). Les Wolverines l’emporteront 45 à 37, portés par leur receveur star Braylon Edwards (11 réceptions pour 189 yards et 3 touchdowns) et leur running back Mike Hart (224 yards en 33 courses).
L’année suivante, la rencontre se décidera à nouveau en prolongations. Ce match est spécial car c’est la première fois depuis 1968 que Michigan State est classé (#11) dans l’AP Top 25 alors que Michigan ne l’est pas (au moment de l’opposition). Cela n’empêchera cependant pas les Wolverines de dominer le début de match, en menant au score 14 à 0 puis 21 à 7. Les Spartans réagissent et parviennent à revenir à la hauteur de leur adversaire. Le temps réglementaire se finit sur un score de parité 31 à 31. En prolongations, MSU aura l’occasion de passer devant sur un field goal, mais le kicker John Goss est maladroit. Cela va couter très cher aux Spartans vu que le kicker de Michigan, Garrett Rivas, permettra à son équipe de l’emporter sur un field goal de 35 yards.
La suprématie de Michigan sur son rival se prolongera jusqu’en 2007, avec deux nouvelles victoires 31 à 13 et 28 à 24, portant ainsi la série victorieuse des Wolverines à 6 victoires d’affilée.
A partir de 2008, la tendance s’inverse. Michigan State va dominer son rival pendant 4 longues années, avec notamment des victoires inattendues en 2009 et 2011. Michigan parviendra à stopper l’hémorragie en 2012 en l’emportant 12 à 10 face aux Spartans, le tout sans scorer le moindre touchdown durant le match avant d’être ridiculisé 29-6 par Michigan State en 2013 qui a sacké le quarterback des Wolverines à 7 reprises forçant ainsi le programme d’Ann Arbor à terminer avec une abominable fiche de… -48 yards au sol !
Samedi, un nouveau chapitre du Paul Bunyan Trophy s’ouvrira à East Lansing. Ce sera la 114ème confrontation entre les 2 universités, pour notre plus grand bonheur.
L’anecdote : Les Spartans sont la « football factory »
Au début des années 1950, les Michigan State Spartans sont considérés comme l’une des meilleures équipes du pays. Ils gagnent même le surnom de « football factory », que l’on pourrait traduire comme « l’usine à football ».
Ce surnom n’est cependant pas pris au hasard. En effet, les années 1950 sont marquées par le développement de l’industrie automobile à Detroit, la principale ville de l’Etat du Michigan. C’est donc en référence à la ville leader de fabrication automobile que les Spartans étaient appelés la « football factory ».
Dossier
Réalignement et Recrutement : rejoindre le Power Five est-il une bonne affaire ?
La FBS est en passe de vivre son premier gros realignment de la décennie 2020, après celui du début des années 2010. Le départ de Texas et Oklahoma vers la SEC a logiquement provoqué un effet boule de neige. Outre la pseudo alliance Big Ten – Pac 12 – ACC qui vise à rééquilibrer les rapports de force dans le paysage du College Football, la Big 12 est désormais engagée une course contre-la-montre : amputée de ses deux programmes les plus populaires, elle doit désormais agir pour conserver sa compétitivité sportive et son attractivité auprès des téléspectateurs.
Les rumeurs se sont confirmées vendredi dernier : Cincinnati, UCF, Houston et BYU vont rejoindre la Big 12 dans les prochaines années, soit trois têtes de gondole du Group of Five et une équipe historique indépendante. Au-delà du gain de légitimité indéniable qu’une adhésion au Power 5 représente pour Cincinnati (rétroactivement playoffable ?…) et UCF (rétroactivement champion national ?…), on pourrait instinctivement se dire que cela serait bénéfique pour ces programmes du point de vue du recrutement.
Profitons donc de ce feuilleton qui a animé notre été pour faire un petit retour en arrière et observer quelles ont été les conséquences d’une adhésion à une conférence du Power 5 par le passé, en étudiant la chute de la Big East ainsi que le réalignment de la Mountain West.
Méthodologie
Cette étude porte sur sept programmes : Rutgers, Louisville, Syracuse, Pittsburgh et West Virginia tous issus de la défunte conférence Big East d’une part, et TCU et Utah d’autre part. Après une tentative ratée en AAC, Rutgers et Louisville ont respectivement rejoint la Big Ten et l’ACC. A l’implosion de la Big East, Pittsburgh et Syracuse avaient directement adhéré à l’ACC tandis que West Virginia avait opté pour la Big 12. De son côté, la Mountain West a perdu Utah en 2011 soit trois ans après la saison monumentale qui avait vu les Utes finir 2e de l’AP Poll et battre Alabama au Sugar Bowl, ainsi que TCU un an plus tard, qui avait à ce moment-là enchaîné trois titres de conférence d’affilée (accumulant au passage un bilan de 36 victoires pour 2 défaites).
Chaque année, le site 247Sports attribue aux équipes une note en fonction de leur classe de recrutement. Nous avons donc retenu cette mesure pour les 5 années qui ont précédé et suivi le realignment, ce qui nous donne un large scope de 10 ans, suffisant pour observer quelques tendances intéressantes.
En guise de repère, ayons à l’esprit qu’une note de 240 place généralement le programme dans le top 20 national. 200 serait une moyenne plutôt correcte pour l’ensemble du Power 5. 160 correspondrait à la partie haute du Group of Five. Enfin, une note de 120 correspond au haut du panier de FCS.
De plus, les graphiques plus bas retracent les notes annuelles des différentes équipes (en pointillés). Nous avons également ajouté une moyenne mobile (trait plein) afin de rendre compte de tendances plus durables.
De Rutgers à TCU, une absence de consensus
Le tableau ci-dessus nous permet de constater que les destins diffèrent nettement. La cote auprès des recrues d’équipes comme Louisville, Syracuse, Pittsburgh ou West Virginia varie peu (plus ou moins 5% maximum). A l’inverse, les trois équipes restantes méritent plus d’attention.
Rutgers, présenté sur le graphique ci-dessous, est de loin le grand perdant de cette vague de realignment. L’équipe passe globalement de 203 à 177 points, ce qui la glisser dans le bas de tableau de la FBS.
Bien que sa moyenne post-realignement soit plus élevée, le cas de TCU n’est pas si évident. En effet, on constate sur le graphique suivant que la progression des Horned Frogs démarre en Year -3. Ce nouveau standing se solidifie lors des années qui suivent mais aucun grand bon n’est observé à la suite de l’arrivée en Big 12. D’autres hypothèses peuvent être formulées quant à cette hausse : les trois titres d’affilée de Mountain West auraient par exemple permis à TCU d’ « avoir accès » à de meilleurs prospects au sein du réservoir texan.
Enfin, il en va de même pour Utah. On observe un grand bon entre les années -3 et -2, puis un effet de plateau jusqu’à l’année 2 avant de redescendre jusqu’à 160. Malgré tout, les Utes ont toujours été éligibles pour un Bowl Game entre 2014 et 2019 et constituent un contender régulier dans la division South de la Pac-12.
Conclusion
L’histoire récente nous montre que l’accession au Power 5 n’apporte pas de surplus de crédit aux programmes auprès des prospects. Il semblerait que les équipes « éligibles » à un passage à l’échelon supérieur aient opéré leur transition en amont, comme c’est probablement le cas actuellement à Cincinnati. Attention donc à l’éclatement de la bulle de hype qui entoure les Bearcats : lors de sa première saison en Pac-12, Utah avait fini avec un bilan de 7-5 (avec le bowl game) et 4 défaites sur ses 4 premiers matches de conférence.
Mais une chose est sûre. Grâce à ce futur realignment, les media toujours en quête de grain à moudre et les excités du bulbe qui pullulent sur Reddit auront enfin (encore ?) une réponse à la fameuse question : y a-t-il vraiment un biais entre le Power 5 et le Group of 5 ?…
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