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Le résumé de l’intersaison 2022
Tout ce qu’il faut retenir de l’actualité de l’intersaison 2022 de College Football.
Il y a un peu plus de 7 mois, les Bulldogs de Georgia remportaient leur premier titre de champion national en 41 ans en s’imposant 33-18, à Indianapolis, face à son grand rival de la conférence SEC, le Crimson Tide d’Alabama.
Depuis cette victoire des Dawgs de coach Kirby Smart, le petit monde du College Football ne s’est pas arrêté de tourner et si vous n’avez pas suivi l’actualité du football américain universitaire pendant ces longs mois, nous vous proposons un résumé complet de tout ce qu’il faut retenir de cette intersaison 2022. C’est parti !
USC et UCLA rejoindront la Big Ten à partir de 2024
On savait que l’annonce du départ de la Big 12 de Texas et Oklahoma en direction de la SEC à partir du 1er juillet 2025 n’était probablement que le coup d’envoi d’une refonte majeure de la composition des différentes conférences FBS. C’est donc sans véritable surprise que, le 30 juin dernier, USC et UCLA ont conjointement notifié la conférence Pac-12 qu’elles ne renouvelleront pas leur adhésion, le 1er juillet 2024 (au terme de l’actuel contrat TV). Les deux facs de Los Angeles ont décidé de se joindre à la conférence Big Ten.
Une annonce vécue comme un coup de couteau dans le dos par la conférence Pac-12 qui voit ainsi partir ses deux membres les plus prestigieux. Et dire qu’afin de garantir une certaine stabilité au sein de l’élite du College Football face aux velléités répétées de la SEC, les conférences la Big Ten, ACC et Pac-12 avaient signé un pacte de non-agression (« L’Alliance »), il y a à peine un an…
Motivation principale expliquant ce choix de USC et UCLA : l’argent. Évidemment. En effet, la Pac-12 doit renégocier son contrat TV en 2024 et tout laisse penser que ce dernier sera très loin des sommes dont on parle actuellement pour le prochain contrat TV de la Big Ten.
Certaines projections estiment que les programmes de la Pac-12 pourraient voir leurs revenus TV limiter à environ 60 millions de $ par année. Bien loin des 100 millions $ projetés pour les programmes de la Big Ten !
USC et UCLA voulaient leur part du gâteau. C’est fait.
Les répercussions de cette annonce seront évidemment énormes. D’abord pour la Pac-12 dont l’existence même est peut-être menacée. Oregon et Washington pourraient être les deux prochaines cibles de la Big Ten tandis que les deux universités de l’Arizona (Arizona et Arizona State), Colorado et Utah pourraient être tentés de quitter le navire en regardant du côté de la Big 12. Qu’arrivera-t-il à Stanford et California-Berkeley ? Notre Dame sera-t-elle contraint de rejoindre la Big Ten ? Clemson, Florida State et Miami se joindront-elles à la SEC ? Autant de questions qui pourraient trouver des réponses dans les prochaines semaines.
Avec l’ajout de ces deux universités de Los Angeles, la Big Ten s’étend désormais de l’océan Atlantique à l’océan Pacifique. Inimaginable il y a une dizaine d’années.
La Big Ten comprend maintenant les énormes marchés de Chicago, New York, Washington D.C. et Los Angeles. De quoi faire une concurrence féroce à la SEC. Le mouvement vers la création de Super Conferences est plus que jamais en marche. On a longtemps pensé à un Power 4. On aura finalement peut-être droit à un Power 2.
La querelle Saban vs Fisher
Pour certains, il ne s’agissait que d’un coup de sang lors d’une banale soirée d’intersaison en marge d’un événement promotionnel. Pour d’autres, c’était réfléchi et calculé. Quoiqu’il en soit, les accusations de tricherie de coach Nick Saban envers le programme de Texas A&M, en plein mois de mai, ont fait l’effet d’une bombe.
« Nous avons été 2ème dans le dernier cycle de recrutement. A&M a terminé 1er. A&M a acheté tous les joueurs de son équipe. Avec des contrats NIL. De notre côté, nous n’avons acheté aucun joueur. Je ne sais pas si cela va durer dans le futur car de plus en plus de programmes le font. » – Nick Saban, head coach du Crimson Tide d’Alabama.
La réponse du coach des Aggies, Jimbo Fisher, ne s’est pas fait attendre, l’ancien assistant de Nick Saban organisant une conférence de presse impromptue quelques heures seulement après les déclarations tonitruantes du coach d’Alabama. Et la réponse fût plus que cinglante et pleine de sous-entendus !
« C’est méprisable qu’un head coach réputé puisse dire cela parce qu’il n’obtient pas ce qu’il veut ou que les choses ne vont pas dans son sens. Le narcissique en lui n’accepte pas qu’il ne soit pas le meilleur. Certaines personnes pensent qu’elles sont Dieu. Allez fouiller comment Dieu a conclu son contrat [à Alabama], vous découvrirez peut-être beaucoup de choses que vous ne voulez pas savoir. Nous faisons tout pour faire de lui le tsar du football universitaire. Mais allez creuser dans son passé. » – Jimbo Fisher, head coach des Aggies de Texas A&M.
Boom !
Les deux coachs de la SEC ont finalement calmé le jeu dans les jours qui ont suivi mais cet échange tendu a mis le doigt sur un énième râté de la NCAA qui, encore une fois, a tardé à réagir face à un phénomène naissant. Par manque de vision, elle n’a pas suffisamment encadré le concept des contrats NIL laissant les États américains définir leurs propres règles. L’autorité des sports universitaires américains a ainsi ouvert la voie à une jungle totale dont certains programmes ont profité. Les contrats NIL devaient permettre aux étudiants-athlètes déjà sur les campus de bénéficier de potentiels revenus liés à leur droit à l’image. Pas de servir comme arme afin d’attirer des prospects lors des cycles de recrutement.
Certes, la NCAA a rappelé que les règles qui s’appliquent aux « boosters » sont les mêmes pour les « collectives » (ces entités récemment créés par des donateurs afin d’optimiser l’octroi de contrats NIL aux joueurs des programmes sportifs universitaires). Trop tard. Encore une fois.
Les débuts de Lincoln Riley à USC
Quelques heures seulement après une défaite 37-33 à Oklahoma State à la fin du mois de novembre, le futur ex-head coach des Sooners d’Oklahoma, Lincoln Riley, s’envolait vers la Californie du Sud pour signer un contrat avec les Trojans de USC (estimé à 110 millions de $ sur 10 ans) provoquant alors une bombe médiatique.
Southern California était à la recherche d’un head coach depuis le renvoi de Clay Helton après la week 2. Le directeur athlétique Mike Bohn voulait frapper un grand coup pour relancer des Trojans aux abois depuis le départ de Pete Caroll. Lincoln Riley héritait alors d’un programme à reconstuire entièrement au terme d’une saison 2022 catastrophique (bilan de 4-8).
Et son arrivée n’a pas forcément fait que des heureux puisque 14 joueurs ont décidé de s’inscrire sur le portail des transferts dont QB Kedon Slovis (parti à Pittsburgh), QB Jaxson Dart ou TE Michael Trigg (tous les deux partis à Ole Miss). En plus des départs de WR Drake London et DE Drake Jackson pour la NFL, ce sont plus de 40 joueurs que le nouvel head coach de USC devait trouver pour combler son effectif afin d’atteindre les 85 scholarships autorisées.
Malgré ce constat inquiétant, la Trojan Nation a rapidement retrouvé son optimisme. Lincoln Riley est arrivé d’Oklahoma avec QB Caleb Williams et WR « Super » Mario Williams dans ses bagages et USC a réussi l’un des plus beaux coups de l’intersaison sur le portail des transferts en attirant le dernier vainqueur du trophée Biletnikoff, WR Jordan Addison. De plus, l’effet Riley n’a pas tardé à se matérialiser sur le recrutement avec les engagements successifs du prospect 5-étoiles CB Domani Jackson et du receveur 4-étoiles WR CJ Williams pour le cycle 2023.
Tout semblait se mettre en place pour que la Pac-12 retrouve son porte-étandard parmi l’élite… jusqu’à ce que les Trojans (et les Bruins de UCLA) annoncent leur départ vers la Big Ten (voir plus haut).
Brian Kelly prend la succession de coach O’ à LSU
Après 12 saisons passées à Notre Dame dont il est devenu le coach le plus victorieux de l’Histoire, Brian Kelly a succédé à Ed Orgeron à la tête des Tigers de LSU en acceptant un contrat vertigineux de 10 ans, avec à la clé un salaire annuel de 9.5 millions de $.
La façon dont l’ex-coach des Golden Domers s’y est pris pour annoncer son départ à ses joueurs (un court discours de 2 minutes… après que la nouvelle ait été révélée sur les réseaux sociaux) a laissé un goût amer chez les fans des Fighting Irish d’autant que Brian Kelly a clairement laissé entendre qu’il rejoignait enfin un programme capable de gagner un titre national… Ouch.
Pour LSU, l’embauche de Brian Kelly doit permettre de relancer un programme en chute libre depuis le titre national 2019. Pourtant, les premiers pas de l’ancien coach de Notre Dame sur le campus de Bâton-Rouge (Louisiane) ont été mouvementés entre accent louisianais forcé et donc ridicule, danse pathétique et recrutement inquiétant…
Toutefois, le nouvel head coach des Tigers semble avoir récemment repris la main suite à l’annonce de l’engagement de 8 joueurs dont 4 joueurs de ligne défensive du Top 250 national en plus du receveur 5-étoiles floridien, WR Jalen Brown, qui paraissait promis à Mario Cristobal et aux Hurricanes de Miami lors du cycle de recrutement 2023.
Le College Football Playoff reste à quatre jusqu’en 2026
En juin 2021, un groupe de travail composé des commissionnaires de la SEC, de la Big 12 et de la Mountain West ainsi que du président de l’université Notre Dame, avait recommandé d’augmenter le nombre de participants au College Football Playoff de 4 à 12 équipes dès 2023.
Pendant un an, les débats ont fait rage parmi l’ensemble des commissionnaires des conférences FBS. Incapables de trouver un consensus sur le format (concernant notamment les qualifiés automatiques), ces derniers sont finalement arrivés à une conclusion commune : le status quo.
Ainsi, le format des playoffs à 4 équipes ira jusqu’au bout du contrat TV initial avec ESPN, au terme de la saison 2025. Les débats reprendront au printemps 2023 afin de définir le futur format du College Football Playoff, à partir de la saison 2026.
La fin de l’ère Mark Emmert
Un an après avoir été reconduit dans ses fonctions, Mark Emmert quittera son poste à compter de juin 2023. Président de la NCAA depuis plus d’une décennie, il aura marqué son passage à la tête de l’autorité des sports universitaires américains par une étonnante passivité qui a conduit à l’implosion totale d’une institution centenaire.
Enfermé dans une vision retrograde de l’organisation des sports universitaires, il a régulièrement dénoncé les « menaces existentielles » entourant la NCAA sans jamais accompagner le changement de manière proactive. Possibilités de revenus en faveur des étudiants-athlètes, fin de l’amateurisme ou réforme des transferts : il aura tout râté.
Pendant des années, Mark Emmert a fait du lobbying auprès du Congrès américain afin d’obtenir le vote de Lois fédérales pour encadrer les droits à l’image (Name, Image and Likeness Legislation). Il a fait fausse route : la décision à l’unanimité de la Cour Suprême contre la NCAA, en juin 2021, a marqué un tournant et donné le coup d’envoi de multiples changements que la NCAA s’est contenté d’observer et qui ont profondément changé le visage des sports universitaires américains mettant définitivement un terme au concept d’amateurisme sans règlementation.
Acculé par l’ensemble des membres de la NCAA, Mark Emmert a été contraint, en novembre 2021, de créer une commission spéciale dont le mandat était d’écrire une nouvelle Constitution basée sur des principes de décentralisation qui doivent permettre aux trois divisions constituant la NCAA de bénéficier de davantage d’autonomie. Bien peu et probablement trop tard.
La chaise musicale des quarterbacks
La création du portail des transferts et la possibilité d’un transfert instaurée par la NCAA sans perte d’éligibilité ont eu un impact majeur sur les effectifs des équipes de l’élite du College Football créant une véritable « free agency ». Depuis deux ans, les QB Rooms ont été particulièrement affectées et l’intersaison 2022 n’a pas fait exception.
Voici un récapitulatif des principaux transferts de quarterbacks depuis janvier dernier :
Nom du joueur | Ancienne équipe | Nouvelle équipe |
Caleb Williams | Oklahoma | USC |
Spencer Rattler | Oklahoma | South Carolina |
Dillon Gabriel | Central Florida | Oklahoma |
Quinn Ewers | Ohio State | Texas |
Jaxson Dart | USC | Ole Miss |
Bo Nix | Auburn | Oregon |
JT Daniels | Georgia | West Virginia |
Adrian Martinez | Nebraska | Kansas State |
Casey Thompson | Texas | Nebraska |
Kedon Slovis | USC | Pittsburgh |
Connor Bazelak | Mississippi | Indiana |
Max Johnson | LSU | Texas A&M |
Cameron Ward | Incarnate Word (FCS) | Washington State |
Levi Williams | Wyoming | Utah State |
Jayden De Laura | Washington State | Arizona |
Zach Calzada | Texas A&M | Auburn |
Michael Penix Jr | Indiana | Washington |
Gerry Bohanon | Baylor | South Florida |
Grant Wells | Marshall | Virginia Tech |
Arch Manning choisit Texas
« Committed to the University of Texas ».
Par ces simples mots publiés dans un tweet, le prospect #1 du cycle de recrutement 2023, QB Arch Manning, a mis fin au processus de recruiting le plus médiatique de ces dernières années.
Le neveu de Peyton et Eli Manning était convoité par tous les grands programmes au niveau national. Alabama, LSU et Ole Miss faisaient partie des plus sérieux prétendants mais l’authenticité et la vision à long terme du head coach des Longhorns, Steve Sarkisian, et du coach des QBs, AJ Milwee ont su convaincre le jeune quarterback 5-étoiles du lycée d’Isidore Newman (Louisiane) de rejoindre l’université Texas.
QB Arch Manning devient ainsi le premier QB #1 d’un recrutement national à choisir le campus d’Austin (Texas) depuis 2002 et un certain… QB Vince Young. Il se joindra donc à une QB Room déjà bien garnie avec la présence de QB Quinn Ewers, QB Hudson Card et QB Maalik Murphy.
Bryan Harsin et Auburn au bord de l’implosion
Cinq coordinateurs en 14 mois, plus de 20 joueurs inscrits sur le portail des transferts lors de l’intersaison 2022 et des accusations d’anciens joueurs, qui lui reprochent de ne pas comprendre la culture du Sud des États-Unis : en quelques mois seulement, la lune de miel de coach Bryan Harsin a tourné au cauchemar.
Pourtant, l’ancien coach de Boise State était attendu comme le messie dans l’État de l’Alabama. Sous la pression de certains « boosters » d’Auburn, le directeur athlétique, Allen Greene, avait convaincu la direction de l’université de mettre la main au portefeuille pour se séparer de Gus Malzahn (malgré un bilan de 68-35, une finale nationale en 2013 et un titre de SEC en 2017) moyennant des indemnités de départ de… 20.5 millions de $ afin de donner les clés du programme à Bryan Harsin.
Mais, ces mêmes « boosters » semblent s’être rapidement inquiétés des résultats décevants de l’équipe (bilan de 6-7 en 2021) et des récents départs de joueurs via le portail des transferts (dont celui du QB titulaire, Bo Nix), suivi du départ précipité du coordinateur offensif Austin Davis (ex-coach des QBs chez les Seattle Seahawks) après seulement 6 semaines dans son rôle de successeur de l’ancien OC, Mike Bobo. Puis, l’annonce du départ surprise du respecté coordinateur défensif Derek Mason vers Oklahoma State a fait l’effet d’une bombe.
Les rumeurs de ménage complet au sein du coaching staff des Tigers se sont alors multipliées. La récente nomination d’un nouveau président de l’université menace probablement le futur d’Allen Greene dans ses fonctions actuelles. Bryan Harsin était le choix de Greene alors que le coordinateur défensif de l’époque, Kevin Steele, était le favori de la Tiger Nation. Seules les 18.3 millions de $ que l’université devrait payer à Bryan Harsin en cas de renvoi ont peut-être sauvé la tête de celui qui sera assurément sur le « hot seat » au coup d’envoi de la saison 2022.
Nouvelle vague de réalignement des conférences
Depuis l’annonce du départ de Texas et d’Oklahoma de la Big 12 vers la SEC (à partir du 1er juillet 2025), une nouvelle vague de réalignement s’est mise en branle et va redessiner la composition des conférences FBS dès cette saison. On fait le point.
Big 12
Afin de compenser la perte de Texas et Oklahoma en 2025, la conférence Big 12 accueillera Brigham Young (ex-Independent) dès 2023 mais également Central Florida, Cincinnati et Houston qui ont trouvé une entente financière avec l’AAC afin de rejoindre la Big 12 dans un an.
AAC
Dès l’annonce du départ vers la Big 12 de UCF, Cincinnati et Houston, l’AAC a fait le forcing pour avancer l’arrivée de 6 programmes de la C-USA (Charlotte, Florida Atlantic, North Texas, Rice, UAB et UTSA), et ce, dès juilllet 2023.
Sun Belt
Après des mois de drama, c’est donc officiel : Marshall, Southern Miss, Old Dominion et James Madison (ex-FCS) ont rejoint la Sun Belt dès le 1er juillet 2022.
La Sun Belt sera donc composé 14 membres dès cette saison : Appalachian State, Arkansas State, Coastal Carolina, Georgia Southern, Georgia State, James Madison, Louisiana, Louisiana-Monroe, Marshall, Old Dominion, South Alabama, Southern Miss, Texas State et Troy.
C-USA
La C-USA, qui perdra donc prochainement 9 de ses 14 membres de la saison 2021 (!), comblera ces départs en accueillant 4 nouveaux membres dès juillet 2023 : Liberty, New Mexico State, Sam Houston (ex-FCS) et Jacksonville State (ex-FCS).
La C-USA sera donc composé de 11 membres en 2022 (UAB, Florida Atlantic, Florida International, Louisiana Tech, Middle Tennessee, Charlotte, North Texas, Rice, UTEP, UTSA, Western Kentucky), puis de 9 membres à partir de la saison 2023 (Florida International, Jacksonville State, Liberty, Louisiana Tech, Middle Tennessee, New Mexico State, Sam Houston, UTEP et Western Kentucky).
La Pac-12 change le format de son Championship Game
Quelques heures après que la NCAA a assoupli la règle qui imposait aux conférences à deux divisions d’organiser la finale de conférence entre le vainqueur de chacune des divisions, la Pac-12 a immédiatement annoncé que les deux équipes ayant le meilleur pourcentage de victoires au terme de la saison régulière seront qualifiées pour le Pac-12 Championship Game, quelque soit leur appartenance à la division North ou South.
Cette décision a été acceptée à la quasi-unanimité par les coachs, les directeurs athlétiques et les conseils d’administration des universités. Avec ce nouveau format, la finale de conférence Pac-12 aurait été différente au cours de cinq des 11 dernières saisons. En 2018, #13 Washington aurait notamment affronté #10 Washington State dans un remake de l’Apple Cup au lieu de Utah.
Bonne saison 2022 à tous !
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Un juge fédéral suspend les règlements NIL de la NCAA
Une ordonnance préliminaire du juge Clifton L. Corker rend illégaux certains règlements de la NCAA qui ne pourra plus sanctionner des recrues qui ont signé des contrats NIL lors de leur processus de recrutement.
Depuis toujours, l’amateurisme est le principe fondamental de la NCAA mais ce vendredi 23 février 2024 marquera peut-être un tournant irréversible.
En contestant l’interdiction imposée aux lycéens de signer des contrats NIL avant de rejoindre officiellement une université, le juge Clifton L. Corker a ainsi temporairement suspendu les règlements NIL de la NCAA ouvrant ainsi une voie royale à un concept longtemps combattu : le pay-for-play.
Cette ordonnance préliminaire du tribunal est applicable à tous les athlètes, dans tous les États et entre en vigueur immédiatement. La NCAA devrait faire appel de cette décision.
La décision du Juge Clifton L. Corker n’est finalement pas une nouveauté en soi puisqu’elle ne fait que rendre légale une pratique qui existait déjà depuis des mois. En effet, plusieurs cas de recrues ayant signé des contrats NIL avec un Collectif (regroupement de boosters qui mettent en commun leurs ressources financières) avant de signer leur lettre d’intention ont fait la Une des médias ces derniers mois. Il suffit de penser aux affaires Jaden Rashada à Florida, Nico Iamalaeva à Tennessee ou Amarius Mims à Florida State.
Toutefois, cette ordonnance permet désormais aux recrues de signer de tels contrats NIL sans crainte de répercussions sur leur éligibilité NCAA. Cette décision du juge rend illégales toutes sanctions que la NCAA pourrait prendre contre les recrues qui auraient signé un contrat NIL lors de leur processus de recrutement. C’est un changement majeur qui met un terme à un principe fondamental du modèle d’amateursime de la NCAA. Il est maintenant possible de payer des recrues pour qu’elles viennent jouer pour une université plutôt qu’une autre.
Pour rappel : depuis que des lois NIL ont été votées dans divers États et entrées en vigueur en 2021, la NCAA a tenté d’imposer ses propres règlements visant à restreindre l’utilisation des contrats NIL par les universités dans le processus de recrutement des lycéens. La NCAA voulait défendre l’idée fondamentale selon laquelle les athlètes universitaires ne devraient pas être payés en fonction de leurs performances sportives.
Les règlements actuels de la NCAA autorisent seulement les étudiants-athlètes déjà inscrits à l’université de signer des contrats NIL avec des boosters ou avec des collectifs officiels. La NCAA n’autorise pas les recrues – lycéens ou joueurs transférés – de signer de tels contrats, estimant que cela constitue une incitation au recrutement.
Le 31 janvier dernier, les procureurs généraux des États du Tennessee et de la Virginie ont contesté cette interdiction en déposant conjointement des poursuites judiciaires contre la NCAA devant un tribunal fédéral à la suite de publication d’informations selon lesquelles la NCAA enquêtait sur les activités de recrutement de l’université Tennessee et du Spyre Sports Group – un collectif associé de manière non officielle aux activités sportives des Volunteers – concernant spécifiquement le prospect 5-étoiles QB Nico Iamaleava. Ce dernier a finalement signé sa lettre d’intention à Tennessee en janvier 2023.
Dans son ordonnance, le juge a noté que « bien que la NCAA autorise les étudiants-athlètes à tirer profit de leurs droits à l’image et de représentation, elle ne parvient pas à démontrer en quoi le moment où un étudiant-athlète signe un tel contrat détruirait l’objectif de préserver l’amateurisme ».
C’est pourtant bien ce principe d’amateurisme dans la NCAA qui vient de voler en éclats.
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Le CFP approuve le format 5+7 pour les playoffs à 12 équipes
Le conseil d’administration du College Football Playoff a voté à l’unanimité en faveur du format 5+7 qui garantit aux cinq champions de conférence les mieux classées une participation aux playoffs.
En plus des cinq champions de conférence les mieux classés se joindront les 7 équipes les mieux classées au CFP Rankings (« at-large »). À travers ce vote de mardi 20 février, le conseil d’administration du College Football Playoff a ainsi confirmé officiellement le passage des playoffs de 4 à 12 équipes.
Après des mois de retard causés par une demande d’une conférence Pac-12 au bord de l’implosion, la décision a finalement été prise mardi matin lors d’une réunion virtuelle des 10 présidents et chanceliers de la FBS et du président de Notre Dame, le Révérend John Jenkins. Le vote devait être unanime pour que le format « 5+7 » soit approuvé. Depuis des mois, la Pac-12 demandait un report de ce vote alors qu’elle travaillait à déterminer son avenir suite à une réorganisation importante de la conférence.
Le président de Washington State, Kirk Schulz, qui représente la Pac-12 au conseil d’administration du College Football Playoff, a déclaré à ESPN la semaine dernière qu’il consulterait la présidente d’Oregon State, Jayathi Y. Murthy, et « serait prêt à voter » ce mardi. Avec ce format « 5+7 », aucune des deux universités ne peut se qualifier pour une invitation automatique en tant que championne de conférence au cours des deux prochaines saisons mais Kirk Schulz a concédé que l’option des sept équipes qualifiées « at-large » étaient plus bénéfiques pour la Pac-12 Pac-2 à l’inverse de la proposition originale du format « 6+6 » composé de six champions de conférence et six équipes « at-large ». Ce format « 6+6 » avait été proposé avant que la conférence Pac-12 ne perde successivement USC, UCLA, Washington et Oregon (Big Ten) puis Cal et Stanford (ACC) et enfin Utah, Arizona, Arizona State et Colorado (Big 12).
Ce format 5+7 devrait garantir aux champions de conférence de la SEC, de la Big Ten, de la Big 12 et de l’ACC une place dans les playoffs auxquels s’ajoutera le champion de la conférence du Group of 5 le mieux classé. Toutefois, le CFP n’a intentionnellement pas fait référence au Group of 5 dans sa description du format car il existe une possibilité qu’un champion d’une des quatre conférences du Power 4 (SEC, Big Ten, Big 12, ACC) soit moins bien classé qu’un champion de l’American Athletic Conference (AAC), de la Conference USA, de la Mountain West, de la Sun Belt ou de la Mid-American Conference (MAC). Ce fût le cas en 2021 lorsque Cincinnati (champion de l’AAC) termina #4 alors que Pittsburgh (champion de l’ACC) fût classé #12 avec deux défaites.
À noter que dans ce format à 12 équipes, les quatre champions de conférence les mieux classés seront automatiquement têtes de série (1 à 4) et exempts au premier tour. Conséquence directe de ce format : Notre Dame ne pourra jamais faire partie des têtes de série puisque les Fighting Irish n’appartiennent à aucune conférence. De plus, Notre Dame devra remporter 4 matchs de playoffs pour gagner le titre national ce qui peut paraître équitable puisque les têtes de série ont dû obtenir leur position en remportant un Conference Championship, soit un match de plus que les Fighting Irish au terme de la saison régulière.
Un ajustement rendu nécessaire par la future disparition de la Pac-12
En restant avec le format « 6+6 » initialement choisi, cela aurait garanti l’accès aux playoffs aux deux champions de conférence du Group of Five les mieux classés. En 2023, ces équipes étaient #23 Liberty (C-USA) et #24 SMU (AAC). #24 SMU a finalement été battu par Boston College lors du Fenway Bowl tandis que #23 Liberty a été malmené par Oregon lors du Fiesta Bowl (défaite 45-6).
En passant à un format 5+7, le conseil d’administration du CFP s’est donc simplement réaligné sur le but original du format « 6+6 » qui ne devait garantir qu’une seule place à un champion du Group of Five. Bien que la conférence Pac-12 pourrait éventuellement se reformer en ajoutant des membres d’autres conférences en plus d’Oregon State et Washington State, il est peu réaliste de penser qu’elle pourra être l’égal de l’ACC ou de la Big 12…
Le prochain contrat TV pourrait tout remettre en cause
Le format 5+7 pourrait n’être qu’une solution provisoire alors que le CFP négocie actuellement un nouvel accord sur les droits medias qui entrera en vigueur une fois que son contrat actuel avec ESPN expirera après la saison 2025.
Bien qu’il ait été rapporté que le CFP et ESPN ont convenu d’une prolongation de contrat de six ans d’une valeur totale de 7,8 milliards de dollars, Jon Steinbrecher, membre du conseil d’administration du CFP, a récemment contesté cette information.
Alors que la Big Ten et la SEC continuent de renforcer leur pouvoir dans le paysage des sports universitaires américains, on s’attend à ce que leurs commisionnaires respectifs poussent afin d’obtenir certains avantages dans le futur tant en termes de distribution des revenus que d’équipes qualifiées pour les playoffs. Un format de College Football Playoff qui reposerait exclusivement sur le CFP Rankings (et qui ne garantirait donc pas aux champions de conférence une place automatique) profiterait probablement aux conférences les plus puissantes qui réclameraient ainsi des parts plus importantes des revenus du CFP.
Qu’on se le dise : ce format « 5+7 » à 12 équipes ne survivra peut-être pas plus de deux ans.
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Partenariat Big Ten/SEC : vers la sécession entre le College Football et la NCAA ?
Les conférences Big Ten et SEC annoncent la création d’un « groupe consultatif » conjoint composé des présidents d’université, des chanceliers et des directeurs athlétiques pour réfléchir à l’avenir du sport universitaire.
Est-ce le premier pas vers une sécession entre le College Football et la NCAA ?
Ils vous diront le contraire – pour le moment – mais Tony Petitti et Greg Sankey, les deux commissionnaires de la Big Ten et de la SEC respectivement, ont finalement formalisé ce qui était une relation d’intérêts communs existant depuis plusieurs mois entre les deux conférences majeures du College Football. La Big Ten et la SEC représentent 34 des 134 membres de la Division I-A soit 25% des membres. Certains l’appellent déjà le Power 2.
Alors que la NCAA est la cible de plus en plus de critiques, la Big Ten et la SEC ont donc conjointement annoncé la création d’un « groupe consultatif » composé des présidents d’université, des chanceliers et des directeurs athlétiques. Si cette nouvelle entité n’a aucune autorité légale, son objectif est clair : « jouer un rôle de leadership dans le développement de solutions viables pour un avenir durable du sport universitaire ».
Ce « groupe consultatif », dont le mode de fonctionnement reste encore vague, discutera des récentes décisions de justice, des litiges en cours, de propositions de gouvernance et des lois promulguées par différents États. Selon le communiqué conjoint, ce groupe « collaborera avec d’autres entités si nécessaire ». Cette déclaration se veut rassurante à l’égard des autres conférences mais qu’on ne se trompe pas, la Big Ten et la SEC ont bien l’intention d’imposer leurs décisions futures à ceux qui gravitent autour d’elles (ou ce qu’il en restera…).
Les membres de ce groupe consultatif devraient être nommés d’ici quelques semaines, même si la cadence de ses réunions n’a pas encore été déterminée. Ce groupe n’aura aucune autorité pour agir de manière indépendante et servira uniquement d’organe consultatif, ont indiqué Tony Petitti et Greg Sankey qui en feront évidemment partie.
Pour le moment, la Big Ten et la SEC ont souhaité confirmer leur attachement à la NCAA et à sa gouvernance mais elles ont également rappelé leurs « investissements substantielles » ne laissant aucun doute sur leur volonté de voir les choses changer dans un court délai.
Ce que reprochent principalement Tony Petitti et Greg Sankey à la NCAA : son manque de proactivité et ses réponses lentes et en décalage avec l’évolution actuelle du sport universitaire. Calendrier (saison régulière, recrutement, transferts, camp d’entrainement, etc…), format des playoffs, partage des revenus, statut de l’étudiant-athlète et leur mode de rémunération : tous ces sujets font actuellement débat et malgré l’ouverture affichée par le nouveau président de la NCAA, Charlie Baker, la haute autorité des sports universitaires semble toujours en mode réactif, sans avoir de vision claire pour l’avenir.
Or, la Big Ten et la SEC reconnaissent « l’urgence de faire face à des défis similaires dans ces circonstances ». En effet, les deux conférences sont les plus riches de la Division I-A (FBS) et doivent notamment gérer l’impact des contats NIL, qui encadrent le droit de représentation et le droit à l’image des étutiants-athlètes, de manière bien différente aux autres conférences.
Depuis plusieurs mois, Greg Sankey regrette que la NCAA impose des règles identiques à l’ensemble des universités alors que leur contexte est trop hétérogène les unes par rapport aux autres. En d’autres termes, il souhaite que les conférences les plus riches puissent prendre davantage de décisions pour elles-mêmes.
La création de ce « groupe consultatif » est très probablement la première étape de la prise d’indépendance du College Football avec la NCAA.
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Texas et Steve Sarkisian s’entendent sur une prolongation de contrat de 4 ans
L’université Texas a annoncé avoir prolongé de 4 ans le contrat de l’actuel head coach des Longhorns, Steve Sarkisian, qui se voit assuré de son poste jusqu’en 2030.
L’université Texas a donc pris ses dispositions pour assurer une certaine stabilité au sein du programme de football quelques jours après la première participation des Longhorns au College Football Playoff. Cette prolongation de contrat intervient également au moment où Alabama est à la recherche d’un successeur de Nick Saban qui a récemment annoncé son départ à la retraite.
Ancien coordinateur offensif du meilleur head coach de tous les temps lors du titre de champion national d’Alabama de 2020, HC Steve Sarkisian était considéré comme un sérieux candidat à cette succession à la tête du Crimson Tide.
Texas vient de réussir sa meilleure saison depuis le titre de champion national en 2009. Les Longhorns ont conclu la saison 2023 avec un bilan de 12-2 et un titre de champion de Big 12 (le premier depuis 2009) qui leur a ouvert la porte d’une première participation au College Football Playoff.
Dès l’annonce de la prolongation de contrat de HC Steve Sarkisian, l’université Texas a publié une vidéo accompagnée de la mention « Just Getting started » (cela ne fait que commencer) :
Le précédent contrat de HC Steve Sarkisian avait été signé en 2020 lors de son arrivée sur le campus d’Austin (Texas). Il était d’une durée de 6 ans pour un salaire annuel de 5.6 millions de $. On peut parier que le nouveau contrat comprend une révalorisation salariale à hauteur des meilleurs head coachs du pays (environ 10 millions de $). Étant une université privée, Texas n’est pas dans l’obligation de publier cette information confidentielle.
Après trois saisons à la tête des Longhorns, HC Steve Sarkisian a un bilan de 25-14. Suite à une première saison décevante en 2021 (5-7), le programme d’Austin a fait des progrès significatifs en 2022 (8-5) avant de franchir un cap en 2023 (12-2, champion de Big 12). Les Longhorns viennent également de signer trois classes de recrues dans le Top 5 national.
Pour rappel, Texas rejoindra la SEC à partir du 1er juillet 2024.
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