National Championship
Nick Saban contre Kirby Smart, le maître face à l’élève
Coordinateur défensif d’Alabama pendant 9 saisons, le coach des Bulldogs de Georgia, Kirby Smart, va se mesurer à celui qui lui a tout appris du coaching, Nick Saban, le meilleur coach universitaire de tous les temps.
The Blue Pennant vous propose une couverture exceptionnelle du CFP National Championship Game 2018 qui verra s’affronter le Crimson Tide de #4 Alabama et les Bulldogs de #3 Georgia, lundi 8 janvier 2018. On commence avec la présentation des deux coachs.
Cette finale nationale est l’Histoire de deux coachs dont le Destin est lié depuis près de 15 ans. Longtemps dans l’ombre de Nick Saban à Alabama, Kirby Smart est désormais seul à la tête d’un programme de Georgia qu’il a transformé en un prétendant au titre national en seulement deux ans. Kirby Smart contre Nick Saban. L’élève face au maître.
Nick Saban, Alabama
par Verchain
Le Dark Vador du College Football, monsieur Nick Saban. Oui, le type qui déclarait à l’issue de la saison 2006 des Dolphins de Miami :
« Je ne serai pas le coach d’Alabama ».
Nicholas Lou Saban Junior, 64 ans, est le coach d’Alabama depuis 2007, après une longue carrière dans les rangs universitaires, commencée comme assistant coach à Kent State, son alma mater, où il a évolué comme defensive back durant deux saisons. Aujourd’hui encore, les postes du backfield défensif sont supervisés directement par Saban, qui n’hésite pas à recadrer directement ses joueurs de position aux entraînements ou en match.
Dans un premier temps, Nick Saban a multiplié les postes d’assistant, à Kent State donc puis à Syracuse, à West Virginia dans son Etat natal, à Ohio State, à Navy puis Michigan State où il accède à son premier poste de coordinateur défensif avant de partir une première fois tester le monde du football professionnel en tant qu’assistant coach chargé des defensive backs chez les Houston Oilers (aujourd’hui Tennessee Titans).
Sa première expérience en tant que head coach, après son départ de Houston, intervient dans l’Ohio, encore, à Toledo. Il refuse au passage d’embaucher Urban Meyer dans son staff alors que ce dernier, qui ne doute de rien, avait sollicité directement Saban pour un poste. Il n’est coach qu’une saison, mais amène les Rockets à un record de 9-2 et un titre de co-champion de la MAC, avant de démissionner pour retourner en NFL, comme coordinateur défensif des Browns, sous la tutelle d’un autre Dark Vador du football, professionnel celui-là… Bill Belichick, le plénipotentiaire coach des Patriots de New England.
Après trois années chez les pros, Saban revient dans les rangs universitaires en tant que head coach à Michigan State pour cinq saisons assez moyennes avec quelques belles performances anecdotiques, avant de mettre en oeuvre sa spécialité : la démission.
Il file donc son billet aux Spartans pour rejoindre LSU, pour cinq saisons marquées par un titre SEC en 2001 et le premier championnat national de Nick Saban en 2003.
En 2004, Saban nous refait le bon vieux coup de la démission pour partir chez les Dolphins de Miami en NFL. Wayne Huizenga, le propriétaire d’alors des Dolphins, pense rejouer le coup de ce bon vieux Jimmy Johnson, en embauchant un coach universitaire à succès, pour remettre la franchise de Floride sur le devant de la scène. Et devinez ce qu’il advint ?
Retour donc chez les universitaires (oui, certains font des études à ‘Bama, voir Swinney, Dabo). A Alabama. Il débarque quand même avec armes, bagages et mauvaise humeur permanente pour rendre vie à un programme moribond depuis les années Bear Bryant (et ça date, Anouar).
Imaginez un peu…
– Finaliste malheureux de la SEC en 2008.
– Champion BCS en 2009 contre Texas.
– Champion BCS en 2011 contre LSU 21-0, pour le match qui allait, finalement, semer le glas pour le BCS et ouvrir trois ans plus tard l’ère du playoff universitaire en division FBS, grâce à ce rematch de rencontre toute pourrie de saison régulière terminée sur le score 9-6 pour LSU, dans une purge infâme.
– Champion BCS en 2012 contre #1 Notre Dame, atomisée en direct devant les caméras.
– Champion SEC 2014, 2015 et 2016.
– Champion du CFP en 2015.
– Finaliste du CFP en 2016.
Avec 217 victoires au total en carrière universitaire, Nick Saban est aujourd’hui le coach en activité avec le plus grand nombre de victoires en carrière. (5 victoires acquises à ‘Bama lui ont été retirées dans le cadre de sanctions NCAA contre le Tide, dans le cadre du scandale des manuels scolaires [rofl]. Même si les faits se sont déroulés du temps de son prédécesseur Mike Shula – un nom qu’on connait bien à Miami, mais avec ‘Don’ comme prénom – les sanctions se sont étendues aussi à 2007).
Saban est le prototype du gars qu’on adore détester, mais il est aujourd’hui un pur baron de ce sport. Tuscaloosa lui appartient, les fans du Tide sacrifieraient leurs enfants pour lui, et il pourrait, s’il le voulait, se taper toutes les minettes du campus et des environs, le tout en mesurant un mètre vingt-quatre les bras levés. Amazing. Avec la retraite de Frank Beamer, il est aujourd’hui le seul à sembler pouvoir compter sur un poste à vie, s’il le souhaite, à Tuscaloosa, dans la lignée des coaches historiques du football comme Joe Paterno, Bear Bryant, Woody Hayes ou LaVell Edwards…
Kirby Smart, Georgia
par Morgan Lagrée
Kirby Smart sent le football. Toute sa vie, il a vécu par et pour le football. Son père ? Head coach du lycée du coin, le Bainbridge High School. C’est d’ailleurs dans ce lycée de Géorgie que le jeune Kirby, né à Montgomery dans l’Alabama, fera ses débuts. Et rapidement son instinct hors paire en fera l’un des jeunes defensive backs les plus convoités de Géorgie. C’est donc naturellement qu’il rejoindra les Bulldogs de l’université Georgia en 1995. Pendant quatre ans, au côté d’un certain Champ Bailey, il va rafler les distinctions académiques (SEC Academic Honor Roll) et les sélections dans l’équipe All-SEC.
Diplômé en finance, il ne voyait pourtant pas son avenir loin des terrains de football et bien qu’il n’a pas été drafté, il a joué une saison chez les professionnels avec les Colts d’Indianapolis. L’expérience tournera court. Dès la fin de la saison 1998, il comprit que son avenir était plutôt sur les sidelines.
C’est ainsi qu’en 1999, Kirby Smart revient à Georgia comme assistant administratif. Mais il a d’autres buts en tête. Il vise grand. Il sait aussi qu’il doit faire ses preuves. Pendant deux saisons dans la petite fac de Valdosta State, il va se révéler comme un efficace coordinateur défensif ne laissant pas insensible un certain Bobby Bowden, coach mythique de Florida State, qui l’engage comme graduate assistant alors qu’il prépare son Master’s Degree en finance.
Sa forte personnalité et son intangible intelligence tape dans l’oeil du coach de LSU, Nick Saban. Ce dernier cherche un successeur à son coach des DBs, Tim Walton, qui vient de partir à Miami. Kirby Smart rencontre Nick Saban et c’est le coup de foudre.
Ces deux-là ne se quitteront plus… ou presque. L’année suivante, Nick Saban quitte les Tigers pour rejoindre les Dolphins de Miami (NFL). La quasi-totalité du coaching staff de LSU est renvoyé. Kirby Smart rebondit… à Georgia, dans un rôle qui ne lui convient pas : coach des RBs. Il s’ennuie. Il retrouvera son mentor dès 2006 en acceptant l’offre de Nick Saban qui lui propose le poste de coach des safeties chez les Dolphins.
Pour une saison. Car Nick Saban accepte l’offre mirobolante d’Alabama. Kirby Smart le suit comme coach des DBs avant de prendre les rennes de la défense du Crimson Tide comme coordinateur défensif en 2008. Pendant neuf saisons, Nick Saban et Kirby Smart vont terroriser la conférence SEC et le pays tout entier (voir le palmarès de Nick Saban, plus haut). A eux-deux, ils vont révolutionner le rôle de coach dans le College Football. Le technicien devient un manager, puis un leader. Recrutement, Leadership, Relation avec les médias, etc… rien n’est laissé au hasard. Chaque petit détail compte.
Mais son aura devient trop importante pour être ignorée par les Directeurs athlétiques d’un peu partout au pays. Kirby Smart lâchera son mentor que pour un seul poste. Celui de head coach à Georgia. L’opportunité se présentera en 2015 lorsque les Bulldogs décidèrent de tourner la page Mark Richt après 15 saisons remplies de victoires (145-51 et 2 titres de champion de SEC). Kirby Smart accepte en quelques heures, le 6 décembre 2015.
Sa première saison à Athens ? Un bilan de 8-5 avec un QB true freshman à la tête de l’équipe. Une défaite crêve-coeur à Tennessee l’a privé d’une fiche de 9-4. Les Dawgs terminent 2ème de la division SEC East. Ils reviendront plus fort l’année suivante.
Car les bases sont solides. Malgré la désaffection de la Direction athlétique envers Mark Richt, ce dernier avait continué de recruter à un haut niveau. Kirby Smart a repris le flambeau en maximisant le talent à sa disposition. Sa grande force ? La flexibilité de son playbook. Autant offensivement que défensivement, il sait s’adapter continuellement. Jamais satisfait, il cherche désespérément à apprendre et à s’améliorer. Il a aussi appris ça de son maître, Nick Saban… qu’il retrouvera à l’occasion de ce National Championship Game 2018.
National Championship
Les plus belles photos du National Championship entre Michigan et Washington
Retrouvez les plus belles photos du National Championship 2024 prises par notre photographe Marc-Grégor Campredon.
Notre photographe Marc-Grégor Campredon était sur place au NRG Stadium de Houston pour suivre le National Championship entre #1 Michigan et #2 Washington au plus près de l’action.
Retrouvez ci-dessous ses plus beaux clichés :
Crédit photo : Marc-Grégor Campredon
National Championship
Michigan sacré champion national !
Les Wolverines de #1 Michigan s’imposent 34-13 face aux Huskies de #2 Washington et remportent ainsi leur premier titre de champion national depuis 1997.
26 ans après son titre « partagé » avec les Nebraska Corhuskers, Michigan revient sur le toit du College Football, cette fois sans l’ombrage de qui que ce soit. Pour parvenir à leurs fins, les hommes de Jim Harbaugh ont su évidemment s’appuyer sur une force, le jeu au sol, avec un total de 304 yards et 4 touchdowns dans ce seul secteur de jeu.
Dès la première série offensive, le ton est donné par le programme d’Ann Arbor. J.J. McCarthy (10/18, 10 yards) commence bien à faire avancer les chaînes, grâce à ses connexions avec Cornelius Johnson, mais l’accent reste mis par le backfield offensif. Sur une 2e tentative et 14, Donovan Edwards (104 yards, 2 TD) trouve une brèche sur l’aile gauche, qui lui permet de filer dans l’en-but, pour le premier touchdown de la rencontre.
Option de luxe, Edwards remet ça sur la deuxième série des Wolverines. Pour répondre à un field goal de Grady Gross (7-3), le numéro 7 trouve cette fois un véritable boulevard sur l’aile droite, qui l’envoie là encore directement en terre promise. Le premier quart-temps n’est pas encore terminé, que les hommes de Jim Harbaugh ont déjà marqué les esprits, 14 à 3.
Malmenés sur le run stop, les Huskies tentent tant bien que mal de se reprendre. S’ils abandonnent un nouveau gros gain à Blake Corum, de 59 yards, ils contraignent leur adversaire à taper un field goal dans la foulée, par l’intermédiaire de James Turner (17-3). L’escouade de William Inge et Chuck Morrell provoque ensuite un turnover on down sur une offensive des Wolverines qui avait atteint leur moitié de terrain.
Une action qui aura le don de redonner un peu de momentum à une attaque qui en a cruellement manqué lors du premier acte. Au-delà du premier drive conclu au pied, Michael Penix Jr. (27/51, 255 yards, TD, 2 INT) peine à sévir comme à son habitude sur le jeu profond. L’intéressé a bien l’occasion de trouver Rome Odunze (87 yards) sur une 4e tentative et 7, dans le dos de la défense d’Ann Arbor, mais la passe suralimentée est incomplète. « MPJ » ne tombe pas deux fois dans le piège, et avec la perte de balle provoquée par sa défense, va trouver Jalen McMillan plein centre, dans l’en-but – et sur une 4e – pour totalement relancer une partie qui en avait besoin.
Si près et si loin
17 à 10, c’est le score à la pause, et tout le NRG Stadium s’imagine un retour en force des hommes de Kalen DeBoer, d’autant que ces derniers ouvrent le bal offensivement au retour des vestiaires. L’espoir est de courte durée, car sur le premier jeu de la seconde période, Penix Jr. force une passe latérale que Will Johnson intercepte dans la moitié de terrain adverse.
Une action symptomatique de l’étincelle qu’il aura manqué aux Huskies pour pouvoir vraiment recoller dans le deuxième acte. Après les coups de pieds respectifs de Grady Gross et James Turner (20-13), Washington peine à faire sauter le verrou défensif des Wolverines, notamment dans la verticalité. Il y aura bien cette réception longue distance de Rome Odunze, en début de dernier quart, mais aussitôt annulée par une saisie illicite du tackle Roger Rosengarten.
A manquer cruellement de réalisme, les pensionnaires de Pac-12 s’exposent à un réveil des Caracajous. A moins de dix minutes du terme, Colston Loveland est trouvé plein centre par J.J. McCarthy et grille Dominique Hampton pour installer les Wolverines en territoire ennemi. L’occasion est trop belle pour refaire parler le jeu au sol pour Jim Harbaugh et sa bande.
Blake Corum (134 yards, 2 TD au sol) en profite pour aller chercher son premier touchdown personnel de la partie, après avoir cassé un plaquage sur l’aile droite (27-13). C’est encore le numéro 2 qui sera à la conclusion d’une série lancée dès la zone rouge, après une interception de Mike Sainristil sur une ultime 4e tentative des Huskies.
La décision est faite pour les Wolverines, qui ajoutent leur nom au palmarès de la première division universitaire pour la douzième fois de leur histoire, à une unité du rival historique Notre Dame. Nul ne sait de quoi sera fait l’avenir de Jim Harbaugh, mais l’ancien quarterback d’Ann Arbor aura bien réussi le pari qu’il s’était lancé en débarquant dans son programme de coeur au printemps 2015 …
Résumé en vidéo
National Championship
Media Day : l’interview d’Aymeric Koumba
Le français DE Aymeric Koumba nous accordé un entretien quelques heures avant le coup d’envoi du National Championship Game entre #1 Michigan et #2 Washington.
Le français DE Aymeric Koumba nous accordé un entretien quelques heures avant le coup d’envoi du National Championship Game entre #1 Michigan et #2 Washington.
National Championship
Michigan-Washington : la preview du National Championship 2024
Pour tout savoir à quelques heures du coup d’envoi de la finale nationale de College Football entre #1 Michigan et #2 Washington.
#1 Michigan (14-0) vs #2 Washington (14-0)
National Championship
Houston, Texas
NRG Stadium
Lundi 8 janvier 2024
19h30 (heure Est, 01h30 en France)
Pour la première fois dans l’Histoire du College Football Playoff, deux équipes invaincues seront opposées lors de la finale nationale qui verra s’affronter les Wolverines de #1 Michigan (14-0) et les Huskies de Washington (14-0), lundi 8 janvier, au NRG Stadium de Houston (Texas).
C’est également la première finale de l’ère des playoffs pour ces deux programmes historiques qui se retrouveront dans la conférence Big Ten à partir de 2024.
Cette dernière édition du National Championship Game avant les playoffs à douze équipes se jouera sans programme de la SEC. Une première depuis 2014, année du coup d’envoi du College Football Playoff (au grand soulagement de certains fatigués de voir Alabama et Georgia tous ans). Cette année-là, un programme de la Big Ten (Ohio State) était opposé à un programme de la Pac-12 (Oregon). Comme en 2024. La boucle est bouclée.
Pour tout savoir à quelques heures du coup d’envoi de la finale nationale de College Football entre #1 Michigan et #2 Washington, suivez le guide.
Le Podcast
Les coachs
Jim Harbaugh, Michigan
HC Jim Harbaugh n’a jamais douté. Pourtant, de 2015 à 2021, le head coach des Wolverines a été sous le feu des critiques en raison des résultats décevants du programme d’Ann Arbor, son alma mater. Ses cinq premiers matchs face au rival Ohio State ? Cinq défaites et aucune participation au College Football Playoff qui était l’objectif minimal affichée par Michigan lorsque la direction athlétique a embauché l’ancien head coach des 49ers de San Francisco (NFL).
Tout a changé à partir de 2021. Trois victoires face aux Buckeyes, trois titres de champions de Big Ten et trois participations au College Football Playoff. Mais un dernier obstacle restait à franchir : une qualification en finale nationale. Après deux défaites en 2021 (Georgia) et en 2022 (Texas Christian), #1 Michigan a vaincu le signe indien en faisant tomber le Crimson Tide d’Alabama de HC Nick Saban au terme d’un Rose Bowl épique remporté 27-20 après prolongation.
Pourtant cette épopée jusqu’en finale n’a pas été sans embûches. Celui qui a joué quarterback à Michigan de 1983 à 1986 a été au centre d’une controverse monstre : le scandale des vols de signaux présumés qui ont forcé la Big Ten à suspendre trois matchs le head coach des Wolverines en fin de saison quelques semaines seulement après que sa suspension à trois matchs pour des irrégularités dans le processus de recrutement lors de la période morte durant la pandémie de COVID. HC Jim Harbaugh n’a donc été sur la sideline de son équipe qu’à 7 reprises sur les 13 matchs joués par les Wolverines en 2023. Et cette finale nationale pourrait être son dernier match avant de retourner en NFL.
Kalen DeBoer, Washington
En deux saisons seulement, HC Kalen DeBoer a complètement transformé le programme de Seattle (Washington). Après l’ère moribonde de HC Jimmy Lake (2020-21), il a pris en main un effectif bourré de talent auquel s’est ajouté le fantastique quarterback gaucher, Michael Penix Jr, en provenance d’Indiana. Le nouveau quarterback des Huskies retrouvait ainsi celui qui avait été son coordinateur offensif chez les Hoosiers. Et leur association a fait mouche pour UDub.
Depuis l’arrivée de HC Kalen DeBoer à Seattle, le bilan de #2 Washington est de 25-2. Les Huskies ont remporté les 10 matchs joués face à des équipes classées confirmant toujours un peu plus la réputation de gagnant du head coach de Washington. Son bilan en tant que head coach avec Sioux Falls (NAIA), Fresno State et Washington ? 104-11. HC Kalen DeBoer a gagné partout il est passé. Une victoire en finale nationale ne serait finalement que le prolongement d’une ascension exceptionnelle. La relation de longue date qu’il a su développer avec son coordinateur offensif Ryan Grubb et la stabilité dans son coaching staff – une rareté à l’époque actuelle – est incontestablement l’une des clés de son succès.
Comment sont-ils arrivés là ?
Michigan Wolverines (14-0)
Malgré la suspension de leur head coach pour la moitié de la saison régulière, les Wolverines ont atteint la finale nationale en s’unifiant autour d’un mantra « Michigan vs. Everybody » qu’a relayé le head coach par interim, OC Sherrone Moore. Lors des trois matchs les plus importants de la saison, ce dernier à dirigé son équipe vers des victoires face à Penn State, Maryland et Ohio State.
Grâce au meilleur effectif du programme d’Ann Arbor depuis une décennie, les Wolverines ont terminé la saison régulière invaincue avant de s’imposer en finale de la Big Ten (contre Iowa) et lors du Rose Bowl face au programme le plus couronné des quinze dernières, le Crimson Tide de #4 Alabama. La défense agressive de Michigan a sacké QB Jalen Milroe (Alabama) à six reprises et les Wolverines ont remonté un retard de sept points en fin de 4ème quart-temps avant de s’imposer 27-20 en overtime s’ouvrant ainsi la porte du National Championship Game de Houston.
Malgré de sérieuses accusations de tricherie (vol de signaux adverses), le comité de sélection du CFP a toujours classé #1 Michigan dans le Top 4 avant de placer les Wolverines à la première place du classement final suite à la défaite de #6 Georgia face à #4 Alabama en finale de la conférence SEC. Considérant que le programme d’Ann Arbor n’était pas suspendu de bowl par la NCAA, le comité lui a maintenant sa confiance mais jamais dans l’Histoire des playoffs, aucune équipe n’aura été autant sous le feu de la controverse que ces Wolverines 2023.
#1 Michigan est à la recherche de son premier titre depuis 1997 (partagé avec Nebraska) et une victoire des Wolverines signifierait le premier titre de la Big Ten depuis 2014 (Ohio State).
Washington Huskies (14-0)
Tout au long de la saison, les Huskies se sont nourris de leur statut d’équipe négligée et de la perception qu’on leur manquait de respect. La victoire 36-33 remportée le 14 octobre face à Oregon a propulsé #2 Washington dans le rôle de favori pour représenter la conférence Pac-12 au College Football Playoff mais beaucoup d’observateurs doutaient encore de leur capacité de passer les demi-finales. Il faut dire que les courts et horribles succès face à Arizona State et Stanford ont créé le doute. Toutefois, les quatre victoires successives face Utah, USC, Oregon State et Washington State pour conclure la saison régulière ont permis aux Huskies de retrouver les Ducks d’Oregon en finale de la Pac-12.
Malgré son statut d’outsider, #2 Washington a battu une seconde fois le programme de Eugene s’ouvrant la porte des playoffs. Toujours outsiders avant d’affronter les Longhorns de #3 Texas, les Huskies ont continué sur leur lancée portés par les exploits du finaliste du dernier trophée Heisman, QB Michael Penix Jr., et d’un groupe de receveurs fourni et talentueux pour l’emporter 37-31 contre les champions de conférence de Big 12 et obtenir ainsi leur billet pour le National Championship Game.
Pour #2 Washington, une victoire serait un premier titre de champion depuis 1991 (partagé avec Miami) et la Pac-12 n’a pas été sacrée depuis 2004 (USC) !
Les clés du match
La ligne défensive de Michigan face à la ligne offensive de Washington
Ce matchup force contre force est LA clé du match. La ligne défensive de #1 Michigan a été dominante toute la saison, notamment face à #4 Alabama lors du Rose Bowl.
De son côté, la ligne offensive de #2 Washington a été récompensée pour son excellent travail en 2023 en remportant le trophée Joe Moore remis à la meilleure ligne offensive du pays (succédant ainsi à l’équipe qui l’avait remporté les deux années précédentes, #1 Michigan). Sa performance face au front four des Longhorns de #3 Texas en demi-finale ? Zéro et quasiment aucune pression accordée sur le quarterback, Michael Penix Jr.
Limiter la production de QB Michael Penix Jr sera essentiel pour le pass rush des Wolverines qui a brillé face à #4 Alabama en sackant QB Jalen Milroe à 6 reprises. Toutefois, le défi sera tout autre face au bloc de #2 Washington. Si le quarterback des Huskies est capable de trouver ses receveurs dans un jeu très vertical, la soirée pourrait être longue pour #1 Michigan.
Comme souvent dans ces grands rendez-vous, remporter la bataille des tranchées sera crucial.
Le groupe de receveurs de Washington face au backfield défensif de Michigan
Les Huskies ont contruit leurs succès en 2023 essentiellement autour du jeu aérien. WR Rome Odunze, WR Ja’Lynn Polk, WR Jalen McMillan et WR Germie Bernard ainsi que TE Jake Westover ont accumulé les yards et les TDs sur réception tout au long de la saison.
Le backfield défensif des Wolverines, qui n’a accordé que 7 TDs dans les airs en 2023 (#1 du pays), fera face à son plus grand défi de la saison. Car cette escouade défensive n’a pas affronté une attaque pouvant compter sur une telle ligne offensive, un tel talent dans le groupe de receveurs adverses et de telles aptitudes à la passe du quarterback adverse.
Le duel direct entre CB Will Johnson et WR Rome Odunze et celui entre CB Josh Wallace et WR Ja’Lynn Polk s’annoncent passionnants et décisifs.
Le jeu au sol de Michigan
Le duo RB Blake Corum / RB Donovan Edwards doit être capable de s’imposer pour que #1 Michigan installe son tempo sur le match face à une défense de #2 Washington qui a régulièrement souffert contre la course cette saison et particulièrement contre Texas lors du Sugar Bowl (6.4 yards par course). La bonne performance d’un joueur comme MLB Edefuan Ulofoshio sera essentielle pour #2 Washington.
L’un des objectifs est clair : conclure de longs drives par le maximum de points, si possible des touchdowns, tout en laissant sur la sideline QB Michael Penix Jr. et l’attaque de #2 Washington. Car #1 Michigan veut à tout prix éviter un shootout. La dernière fois que les Wolverines ont été embarqués dans un festival de points en playoffs a conduit à une défaite surprise face à Texas Christian, l’an passé.
QB JJ McCarthy face à la défense aérienne de Washington
La saison du quarterback de #1 Michigan a été satisfaisante sans être extraordinaire (2851 yards à la passe, 22 TDs, 4 INTs). Le souvenir de ses deux interceptions commises face à Texas Christian l’an dernier est encore présent. Sa passe interceptée par S Caleb Downs sur le premier jeu du dernier Rose Bowl également.
Toutefois, son taux d’efficacité exceptionnel (73.2%) et sa force mentale dans les moments-clés font de lui un quarterback redoutable qui a su développer une relation fusionnelle avec HC Jim Harbaugh. Tous les deux vont probablement préparer un plan de match visant à profiter de la seule faiblesse de la défense des Huskies : le jeu aérien (267 yards en moyenne par match, #120 du pays). Au risque de rendre trop souvent le ballon à QB Michael Penix Jr. Un vrai dilemne pour les Wolverines.
Les joueurs à suivre
RB Blake Corum, Michigan
Auteur de 25 touchdowns en 2023, RB Blake Corum va avoir des ballons sur les jeux à courte distance. #1 Michigan est une équipe efficace, et le senior a de grandes chances de gagner le match à lui tout seul. Sa puissance et sa belle lecture font de lui un atout indéniable pour l’attaque.
CB Will Johnson, Michigan
Il est peut-être le meilleur cornerback du match sur le papier. CB Will Johnson a fait étalage de toutes ses qualités pour stopper le meilleur receveur du pays, WR Marvin Harrison Jr (Ohio State), puis a complètement éteint le meilleur receveur du Crimson Tide de #4 Alabama, WR Jermaine Burton. Il aura un dernier défi cette saison : mettre sous l’éteignoir le receveur le plus explosif du pays actuellement, le senior WR Rome Odunze.
QB Michael Penix, Washington
On ne devient pas finaliste du Heisman Trophy par hasard. Recrue 3-étoiles de l’université de l’Indiana, au printemps 2018, le Floridien de naissance n’a pas tardé à faire ses preuves, titularisé dans un match dès son année freshman, qualifiant deux fois son équipe en bowl en 2019 et 2020, avant de rejoindre régulièrement l’infirmerie et de se lancer un nouveau challenge dans le Nord-Ouest des Etats-Unis en rejoignant son ancien coordinateur offensif chez les Hoosiers, un certain HC Kalen DeBoer.
En deux ans, ses stats à Washington donnent le tournis : 65% de passes complétées, près de 4 500 yards cumulés, 64 touchdowns pour 17 interceptions. De par son impressionnante patte gauche, QB Michael Penix Jr est le régulateur de cette formation, et un succès des siens devrait avant tout passer par lui.
WR Rome Odunze, Washington
C’est LE meilleur ami de QB Michael Penix Jr, depuis l’arrivée de ce dernier à Seattle. Lancé dans le groupe des receveurs titulaires dès 2022, WR Rome Odunze a été une soupape de sécurité presque indécente pour le quarterback des Huskies depuis deux ans. Huit touchdowns l’an passé, quatorze cette saison, l’ancien homme fort du lycée de Bishop Gorman, dans le Nevada, a fait vivre de véritables cauchemars aux cornerbacks adverses, sur les nombreux un-contre-uns qu’il a eu à disputer. S’il n’est pas étonnant de le voir franchir la barre des 1 000 yards ces deux dernières années, la performance de cette saison revêt une valeur toute particulière, quand on sait que le receveur numéro 2, Jalen McMillan, a été longtemps blessé, faisant de WR Rome Odunze l’homme à surveiller à tout prix.
Facteur X
L’état de santé de RB Dillon Johnson
Les Huskies pourraient débuter le match le plus important de leur saison sans l’une de leurs armes principales, RB Dillon Johnson (1162 yards au sol en 2023). Touché par plusieurs petites blessures tout au long de la saison, le running back senior de Washington a aggravé une blessure du pied face à #3 Texas l’obligeant à quitter ses coéquipiers dans le 4ème quart-temps du Sugar Bowl.
Son absence serait un énorme coup dur pour l’attaque qui pourrait devenir unidimentionnelle si elle ne pouvait pas compter sur leur running back #1 lors de ce National Championship Game.
La statistique
Ce match entre #1 Michigan et #2 Washington est la 4ème opposition au National Championship Game entre les équipes classées #1 et #2. Le bilan de ces affrontements ? 3-0 en faveur de l’équipe classée #2.
#2 Washington reste sur 21 victoires consécutives (la plus longue série en cours au niveau FBS)…
Historique
Ce National Championship Game de Houston sera le 14ème affrontement de l’Histoire entre les Wolverines et les Huskies. #1 Michigan mène la série entre les deux équipes avec 8 victoires contre 5 défaites et le programme d’Ann Arbor a remporté les deux derniers matchs contre #2 Washington, le dernier en date, en 2021, sur le score de 31-10 à Big House.
Blessés
Michigan Wolverines
Absent : OG Zak Zinter (fracture tibia), WR Logan Forbes (raisons inconnues), Karmello English (raisons inconnues), RB CJ Stokes (raisons inconnues), QB Davis Warren (raisons inconnues).
Incertain : Aucun.
Probable : Aucun.
Washington Huskies
Absent : OL Gaard Memmelaar (raisons personnelles), Cameron Davis (jambe).
Incertain : RB Sam Adams II (raisons inconnues).
Probable : RB Dillon Johnson (pied).
Pronostic
Michigan 31, Washington 30.
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