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[CFP National Championship 2019] La saison 2018 d’Alabama
Avant la confrontation entre les deux monstres du College Football pour la quatrième année consécutive, et la troisième fois en finale, petit retour sur les saisons respectives des deux équipes. Après #2 Clemson, on poursuit avec #1 Alabama.
#1 Alabama Crimson Tide
Pour Alabama, la chiffre à retenir est peut-être le « 5 ». Comme le nombre de participations du Tide au College Football Playoff en autant d’éditions ? Oui. Et non. Aussi comme le pourcentage du temps pendant lequel Bama a été menée en 2018 : moins de 5% de leurs 840 minutes de matchs. Et si on retire Georgia du mix, les éléphants de Tuscaloosa n’ont été derrière au score que pendant soixante-dix secondes sur leurs treize autres matchs… A ce niveau, on peut parler de statistiques de mammouth…
La saison a débuté par une atomisation en règle de Louisville (51-14). QB Tua Tagovailoa (2 TD à la passe et 1 TD à la course dans ce match) a débuté la rencontre, reléguant QB Jalen Hurst (26 victoires et 1 titre national à la ceinture pour seulement 2 défaites à l’entame de la saison) au rang de remplaçant de luxe. C’est un peu laisser la Ferrari au garage parce que la Lamborghini a fini sa période de rodage… Cette démonstration de force sera quelque peu revue à la baisse une fois que le pays aura réalisé le niveau apathique de Louisville post Lamar Jackson (2-10 dont 0-8 en conférence ACC).
Néanmoins, Alabama a commencé à faire jaser les médias avec son attaque jugée par beaucoup comme la meilleure de son histoire. Ce n’est pas Arkansas State (défaite 7-57) qui contestera l’éloge après une nouvelle démonstration de force du duo de quarterbacks du Tide (4 TD pour Tua dont 3 dans le premier quart temps et 2 TD pour Jalen dans deuxième quart temps). Et si la défense d’Alabama ne semble pas aussi solide que les années passées (Arkansas State a amassé 391 yards dans ce match), elle fait le toutefois boulot (un seul TD pour les Red Wolves).
On aurait pu facilement croire à un écran de fumée lorsque Ole Miss a marqué sur son tout premier jeu du match pour l’entrée en lice d’Alabama en conférence SEC. Écran de fumée, certes, mais plutôt pour les Rebels dont le groupe de receveurs, l’un des tous meilleurs du pays, ne réceptionnera que pour 58 yards sur les 59 minutes et 49 secondes restantes du match. Alabama est revenue au score en soixante-dix secondes avant d’envoyer l’artillerie lourde. Score final : 62-7.
Le match le plus accroché de toute la saison d’Alabama est peut-être, en tout cas au niveau du score, celui à College Station ou Texas A&M ne s’est incliné « que » de 22 points (45-23). Avant la finale de conférence SEC, c’est le score le plus serré du Tide. C’est dire la domination de Bama, illustrée à merveille par une nouvelle démonstration de Tua Tagovailoa (5 TD dont 1 à la course dans ce match) qui n’a pas pris un snap dans le quatrième quart temps pendant les 2/3 de la saison régulière.
Les matchs contre Louisiana-Lafayette (56-14) et à Arkansas (65-31) ont été deux autres promenades de santé pour le Crimson Tide. Et l’on a vu tout le fossé qui sépare le haut de tableau de la SEC des pauvres Razorbacks avec lesquels Tua Tagovailoa s’est amusé (334 yards et 4 TD en 10 passes) en deux quart temps et demi.
Et si la venue de QB Drew Lock et de Missouri aurait pu constituer une menace pour la défense d’Alabama, le futur pro n’a réussi que 50% de ses passes pour 142 yards, 1 TD et 2 interceptions. Dans le même temps, Tua restait fidèle à lui-même (265 yards et 3 TD) et Alabama ressortait du match avec une nouvelle victoire facile (39-10).
Ce n’est évidemment pas Tennessee qui allait mettre à mal la machine Alabama. Le Tide est reparti de Knoxville avec un succès de plus (58-21) et une semaine de repos à l’horizon pour préparer le choc à LSU.
En fait de choc, le déplacement d’Alabama à Baton Rouge face à LSU sera l’occasion pour Tua Tagovailoa d’enfin prendre un snap dans le dernier quart temps mais surtout de montrer que la défense est aussi l’une des forces de l’équipe, ce qu’elle confirmera la semaine suivante contre Mississippi State. Dans les ceux cas (29-0 à LSU et 24-0 contre Mississippi State), le Tide a étouffé le jeu au sol de ses adversaires (12 yards pour les Tigers et 44 yards pour les Bulldogs), pourtant traditionnellement l’un de leurs points forts. Pas que leurs attaques aériennes (184 yards pour LSU et 125 yards pour MSU) aient fait des étincelles, cela dit.
Avec autant de puissance de feu, on pouvait s’attendre à ce que The Citadel soit une victime expiatoire de plus sur la route de Bama. On pouvait craindre la centaine de points, bien que Nick Saban ait probablement opté pour un peu de clémence en fin de match. Il n’en fut rien et, même si le Tide en planta tout de même cinquante, la grosse surprise de ce match a été son score à la mi-temps : 10-10 ! Plus d’un fan d’Alabama a dû se gratter la tête à la pause en se demandant comment, au nom de Dieu, ce fut possible que The Citadel, THE CITADEL !!!, tienne en échec la 33ème équipe de NFL…Bon, Alabama a vite remis les choses à leur place en seconde mi-temps (et évité de peu d’être menée au score sur un FG raté des Bulldogs) et terminé la partie avec une confortable avance (50-17). Peut-être le Tide avait-il déjà la tête à l’Iron Bowl… ?
Il ne fallait pourtant pas se faire tant de mouron pour le choc annuel d’avec le rival Auburn. Les Tigers ont maintenu le suspense une mi-temps avant d’exploser en seconde période. 52-21 au final et 5 TD à la passe de Tua Tagovailoa (record de l’école égalé) et 6 TD au total en ajoutant son TD à la course (record de l’école). Rien que cette performance lui aurait assuré une place au panthéon d’Alabama.
Et c’est ainsi que, forte de son record de 12-0, Alabama pouvait s’envoler vers Atlanta pour affronter Georgia, que beaucoup d’observateurs considéraient, à juste titre, comme son adversaire le plus coriace de la saison. Les fans des Dawgs doivent encore se demander comment Georgia a laissé échapper ce match qu’elle menait 28-21 à l’entame du dernier quart temps et dans lequel leur bourreau de l’année passée en finale nationale s’est montré sous un plutôt mauvais jour avec 40% de complétion seulement et deux interceptions au compteur. La réponse ? Une quatrième tentative pauvrement exécutée au milieu du terrain à trois minutes de la fin du temps réglementaire qui a mis Alabama dans un fauteuil et des pantoufles pour aller chercher une victoire inespérée grâce à l’ancien titulaire remplaçant le nouveau titulaire qui l’avait auparavant remplacé. Autrement dit, Jalen Hurts a sauvé la soirée pour le Tide avec un premier TD à la passe en mouvement puis un second à la course pour offrir le titre de la SEC à Alabama (35-28) et envoyer le Tide en playoff. Pas mal pour un joueur qui avait toutes les raisons de demander son transfert après avoir perdu le poste de QB #1 mais qui a choisi de rester fidèle à son université malgré tout.
Pour la cinquième fois sur cinq, Alabama s’est donc qualifiée pour le playoff. Sur sa route en demi-finale, la meilleure attaque du College Football, mais aussi une de ses pires défenses. Les spectateurs de l’Orange Bowl ont à peine eu le temps de terminer leur premier seau de pop-corn qu’Alabama avait déjà vingt-huit points d’avance sur Oklahoma. Et même si les Sooners ont maintenu un semblant de suspense en dominant statistiquement la seconde moitié du match et en revenant par trois fois à onze points du Tide, Kyler Murray et Cie n’ont jamais été en mesure de vraiment inquiéter Bama qui s’est imposée avec une avance somme tout confortable (45-34) pour accéder à une nouvelle finale nationale, sa quatrième consécutive en cinq ans.
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Les plus belles photos du National Championship entre Michigan et Washington
Retrouvez les plus belles photos du National Championship 2024 prises par notre photographe Marc-Grégor Campredon.
Notre photographe Marc-Grégor Campredon était sur place au NRG Stadium de Houston pour suivre le National Championship entre #1 Michigan et #2 Washington au plus près de l’action.
Retrouvez ci-dessous ses plus beaux clichés :
Crédit photo : Marc-Grégor Campredon
National Championship
Michigan sacré champion national !
Les Wolverines de #1 Michigan s’imposent 34-13 face aux Huskies de #2 Washington et remportent ainsi leur premier titre de champion national depuis 1997.
26 ans après son titre « partagé » avec les Nebraska Corhuskers, Michigan revient sur le toit du College Football, cette fois sans l’ombrage de qui que ce soit. Pour parvenir à leurs fins, les hommes de Jim Harbaugh ont su évidemment s’appuyer sur une force, le jeu au sol, avec un total de 304 yards et 4 touchdowns dans ce seul secteur de jeu.
Dès la première série offensive, le ton est donné par le programme d’Ann Arbor. J.J. McCarthy (10/18, 10 yards) commence bien à faire avancer les chaînes, grâce à ses connexions avec Cornelius Johnson, mais l’accent reste mis par le backfield offensif. Sur une 2e tentative et 14, Donovan Edwards (104 yards, 2 TD) trouve une brèche sur l’aile gauche, qui lui permet de filer dans l’en-but, pour le premier touchdown de la rencontre.
Option de luxe, Edwards remet ça sur la deuxième série des Wolverines. Pour répondre à un field goal de Grady Gross (7-3), le numéro 7 trouve cette fois un véritable boulevard sur l’aile droite, qui l’envoie là encore directement en terre promise. Le premier quart-temps n’est pas encore terminé, que les hommes de Jim Harbaugh ont déjà marqué les esprits, 14 à 3.
Malmenés sur le run stop, les Huskies tentent tant bien que mal de se reprendre. S’ils abandonnent un nouveau gros gain à Blake Corum, de 59 yards, ils contraignent leur adversaire à taper un field goal dans la foulée, par l’intermédiaire de James Turner (17-3). L’escouade de William Inge et Chuck Morrell provoque ensuite un turnover on down sur une offensive des Wolverines qui avait atteint leur moitié de terrain.
Une action qui aura le don de redonner un peu de momentum à une attaque qui en a cruellement manqué lors du premier acte. Au-delà du premier drive conclu au pied, Michael Penix Jr. (27/51, 255 yards, TD, 2 INT) peine à sévir comme à son habitude sur le jeu profond. L’intéressé a bien l’occasion de trouver Rome Odunze (87 yards) sur une 4e tentative et 7, dans le dos de la défense d’Ann Arbor, mais la passe suralimentée est incomplète. « MPJ » ne tombe pas deux fois dans le piège, et avec la perte de balle provoquée par sa défense, va trouver Jalen McMillan plein centre, dans l’en-but – et sur une 4e – pour totalement relancer une partie qui en avait besoin.
Si près et si loin
17 à 10, c’est le score à la pause, et tout le NRG Stadium s’imagine un retour en force des hommes de Kalen DeBoer, d’autant que ces derniers ouvrent le bal offensivement au retour des vestiaires. L’espoir est de courte durée, car sur le premier jeu de la seconde période, Penix Jr. force une passe latérale que Will Johnson intercepte dans la moitié de terrain adverse.
Une action symptomatique de l’étincelle qu’il aura manqué aux Huskies pour pouvoir vraiment recoller dans le deuxième acte. Après les coups de pieds respectifs de Grady Gross et James Turner (20-13), Washington peine à faire sauter le verrou défensif des Wolverines, notamment dans la verticalité. Il y aura bien cette réception longue distance de Rome Odunze, en début de dernier quart, mais aussitôt annulée par une saisie illicite du tackle Roger Rosengarten.
A manquer cruellement de réalisme, les pensionnaires de Pac-12 s’exposent à un réveil des Caracajous. A moins de dix minutes du terme, Colston Loveland est trouvé plein centre par J.J. McCarthy et grille Dominique Hampton pour installer les Wolverines en territoire ennemi. L’occasion est trop belle pour refaire parler le jeu au sol pour Jim Harbaugh et sa bande.
Blake Corum (134 yards, 2 TD au sol) en profite pour aller chercher son premier touchdown personnel de la partie, après avoir cassé un plaquage sur l’aile droite (27-13). C’est encore le numéro 2 qui sera à la conclusion d’une série lancée dès la zone rouge, après une interception de Mike Sainristil sur une ultime 4e tentative des Huskies.
La décision est faite pour les Wolverines, qui ajoutent leur nom au palmarès de la première division universitaire pour la douzième fois de leur histoire, à une unité du rival historique Notre Dame. Nul ne sait de quoi sera fait l’avenir de Jim Harbaugh, mais l’ancien quarterback d’Ann Arbor aura bien réussi le pari qu’il s’était lancé en débarquant dans son programme de coeur au printemps 2015 …
Résumé en vidéo
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Media Day : l’interview d’Aymeric Koumba
Le français DE Aymeric Koumba nous accordé un entretien quelques heures avant le coup d’envoi du National Championship Game entre #1 Michigan et #2 Washington.
Le français DE Aymeric Koumba nous accordé un entretien quelques heures avant le coup d’envoi du National Championship Game entre #1 Michigan et #2 Washington.
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Michigan-Washington : la preview du National Championship 2024
Pour tout savoir à quelques heures du coup d’envoi de la finale nationale de College Football entre #1 Michigan et #2 Washington.
#1 Michigan (14-0) vs #2 Washington (14-0)
National Championship
Houston, Texas
NRG Stadium
Lundi 8 janvier 2024
19h30 (heure Est, 01h30 en France)
Pour la première fois dans l’Histoire du College Football Playoff, deux équipes invaincues seront opposées lors de la finale nationale qui verra s’affronter les Wolverines de #1 Michigan (14-0) et les Huskies de Washington (14-0), lundi 8 janvier, au NRG Stadium de Houston (Texas).
C’est également la première finale de l’ère des playoffs pour ces deux programmes historiques qui se retrouveront dans la conférence Big Ten à partir de 2024.
Cette dernière édition du National Championship Game avant les playoffs à douze équipes se jouera sans programme de la SEC. Une première depuis 2014, année du coup d’envoi du College Football Playoff (au grand soulagement de certains fatigués de voir Alabama et Georgia tous ans). Cette année-là, un programme de la Big Ten (Ohio State) était opposé à un programme de la Pac-12 (Oregon). Comme en 2024. La boucle est bouclée.
Pour tout savoir à quelques heures du coup d’envoi de la finale nationale de College Football entre #1 Michigan et #2 Washington, suivez le guide.
Le Podcast
Les coachs
Jim Harbaugh, Michigan
HC Jim Harbaugh n’a jamais douté. Pourtant, de 2015 à 2021, le head coach des Wolverines a été sous le feu des critiques en raison des résultats décevants du programme d’Ann Arbor, son alma mater. Ses cinq premiers matchs face au rival Ohio State ? Cinq défaites et aucune participation au College Football Playoff qui était l’objectif minimal affichée par Michigan lorsque la direction athlétique a embauché l’ancien head coach des 49ers de San Francisco (NFL).
Tout a changé à partir de 2021. Trois victoires face aux Buckeyes, trois titres de champions de Big Ten et trois participations au College Football Playoff. Mais un dernier obstacle restait à franchir : une qualification en finale nationale. Après deux défaites en 2021 (Georgia) et en 2022 (Texas Christian), #1 Michigan a vaincu le signe indien en faisant tomber le Crimson Tide d’Alabama de HC Nick Saban au terme d’un Rose Bowl épique remporté 27-20 après prolongation.
Pourtant cette épopée jusqu’en finale n’a pas été sans embûches. Celui qui a joué quarterback à Michigan de 1983 à 1986 a été au centre d’une controverse monstre : le scandale des vols de signaux présumés qui ont forcé la Big Ten à suspendre trois matchs le head coach des Wolverines en fin de saison quelques semaines seulement après que sa suspension à trois matchs pour des irrégularités dans le processus de recrutement lors de la période morte durant la pandémie de COVID. HC Jim Harbaugh n’a donc été sur la sideline de son équipe qu’à 7 reprises sur les 13 matchs joués par les Wolverines en 2023. Et cette finale nationale pourrait être son dernier match avant de retourner en NFL.
Kalen DeBoer, Washington
En deux saisons seulement, HC Kalen DeBoer a complètement transformé le programme de Seattle (Washington). Après l’ère moribonde de HC Jimmy Lake (2020-21), il a pris en main un effectif bourré de talent auquel s’est ajouté le fantastique quarterback gaucher, Michael Penix Jr, en provenance d’Indiana. Le nouveau quarterback des Huskies retrouvait ainsi celui qui avait été son coordinateur offensif chez les Hoosiers. Et leur association a fait mouche pour UDub.
Depuis l’arrivée de HC Kalen DeBoer à Seattle, le bilan de #2 Washington est de 25-2. Les Huskies ont remporté les 10 matchs joués face à des équipes classées confirmant toujours un peu plus la réputation de gagnant du head coach de Washington. Son bilan en tant que head coach avec Sioux Falls (NAIA), Fresno State et Washington ? 104-11. HC Kalen DeBoer a gagné partout il est passé. Une victoire en finale nationale ne serait finalement que le prolongement d’une ascension exceptionnelle. La relation de longue date qu’il a su développer avec son coordinateur offensif Ryan Grubb et la stabilité dans son coaching staff – une rareté à l’époque actuelle – est incontestablement l’une des clés de son succès.
Comment sont-ils arrivés là ?
Michigan Wolverines (14-0)
Malgré la suspension de leur head coach pour la moitié de la saison régulière, les Wolverines ont atteint la finale nationale en s’unifiant autour d’un mantra « Michigan vs. Everybody » qu’a relayé le head coach par interim, OC Sherrone Moore. Lors des trois matchs les plus importants de la saison, ce dernier à dirigé son équipe vers des victoires face à Penn State, Maryland et Ohio State.
Grâce au meilleur effectif du programme d’Ann Arbor depuis une décennie, les Wolverines ont terminé la saison régulière invaincue avant de s’imposer en finale de la Big Ten (contre Iowa) et lors du Rose Bowl face au programme le plus couronné des quinze dernières, le Crimson Tide de #4 Alabama. La défense agressive de Michigan a sacké QB Jalen Milroe (Alabama) à six reprises et les Wolverines ont remonté un retard de sept points en fin de 4ème quart-temps avant de s’imposer 27-20 en overtime s’ouvrant ainsi la porte du National Championship Game de Houston.
Malgré de sérieuses accusations de tricherie (vol de signaux adverses), le comité de sélection du CFP a toujours classé #1 Michigan dans le Top 4 avant de placer les Wolverines à la première place du classement final suite à la défaite de #6 Georgia face à #4 Alabama en finale de la conférence SEC. Considérant que le programme d’Ann Arbor n’était pas suspendu de bowl par la NCAA, le comité lui a maintenant sa confiance mais jamais dans l’Histoire des playoffs, aucune équipe n’aura été autant sous le feu de la controverse que ces Wolverines 2023.
#1 Michigan est à la recherche de son premier titre depuis 1997 (partagé avec Nebraska) et une victoire des Wolverines signifierait le premier titre de la Big Ten depuis 2014 (Ohio State).
Washington Huskies (14-0)
Tout au long de la saison, les Huskies se sont nourris de leur statut d’équipe négligée et de la perception qu’on leur manquait de respect. La victoire 36-33 remportée le 14 octobre face à Oregon a propulsé #2 Washington dans le rôle de favori pour représenter la conférence Pac-12 au College Football Playoff mais beaucoup d’observateurs doutaient encore de leur capacité de passer les demi-finales. Il faut dire que les courts et horribles succès face à Arizona State et Stanford ont créé le doute. Toutefois, les quatre victoires successives face Utah, USC, Oregon State et Washington State pour conclure la saison régulière ont permis aux Huskies de retrouver les Ducks d’Oregon en finale de la Pac-12.
Malgré son statut d’outsider, #2 Washington a battu une seconde fois le programme de Eugene s’ouvrant la porte des playoffs. Toujours outsiders avant d’affronter les Longhorns de #3 Texas, les Huskies ont continué sur leur lancée portés par les exploits du finaliste du dernier trophée Heisman, QB Michael Penix Jr., et d’un groupe de receveurs fourni et talentueux pour l’emporter 37-31 contre les champions de conférence de Big 12 et obtenir ainsi leur billet pour le National Championship Game.
Pour #2 Washington, une victoire serait un premier titre de champion depuis 1991 (partagé avec Miami) et la Pac-12 n’a pas été sacrée depuis 2004 (USC) !
Les clés du match
La ligne défensive de Michigan face à la ligne offensive de Washington
Ce matchup force contre force est LA clé du match. La ligne défensive de #1 Michigan a été dominante toute la saison, notamment face à #4 Alabama lors du Rose Bowl.
De son côté, la ligne offensive de #2 Washington a été récompensée pour son excellent travail en 2023 en remportant le trophée Joe Moore remis à la meilleure ligne offensive du pays (succédant ainsi à l’équipe qui l’avait remporté les deux années précédentes, #1 Michigan). Sa performance face au front four des Longhorns de #3 Texas en demi-finale ? Zéro et quasiment aucune pression accordée sur le quarterback, Michael Penix Jr.
Limiter la production de QB Michael Penix Jr sera essentiel pour le pass rush des Wolverines qui a brillé face à #4 Alabama en sackant QB Jalen Milroe à 6 reprises. Toutefois, le défi sera tout autre face au bloc de #2 Washington. Si le quarterback des Huskies est capable de trouver ses receveurs dans un jeu très vertical, la soirée pourrait être longue pour #1 Michigan.
Comme souvent dans ces grands rendez-vous, remporter la bataille des tranchées sera crucial.
Le groupe de receveurs de Washington face au backfield défensif de Michigan
Les Huskies ont contruit leurs succès en 2023 essentiellement autour du jeu aérien. WR Rome Odunze, WR Ja’Lynn Polk, WR Jalen McMillan et WR Germie Bernard ainsi que TE Jake Westover ont accumulé les yards et les TDs sur réception tout au long de la saison.
Le backfield défensif des Wolverines, qui n’a accordé que 7 TDs dans les airs en 2023 (#1 du pays), fera face à son plus grand défi de la saison. Car cette escouade défensive n’a pas affronté une attaque pouvant compter sur une telle ligne offensive, un tel talent dans le groupe de receveurs adverses et de telles aptitudes à la passe du quarterback adverse.
Le duel direct entre CB Will Johnson et WR Rome Odunze et celui entre CB Josh Wallace et WR Ja’Lynn Polk s’annoncent passionnants et décisifs.
Le jeu au sol de Michigan
Le duo RB Blake Corum / RB Donovan Edwards doit être capable de s’imposer pour que #1 Michigan installe son tempo sur le match face à une défense de #2 Washington qui a régulièrement souffert contre la course cette saison et particulièrement contre Texas lors du Sugar Bowl (6.4 yards par course). La bonne performance d’un joueur comme MLB Edefuan Ulofoshio sera essentielle pour #2 Washington.
L’un des objectifs est clair : conclure de longs drives par le maximum de points, si possible des touchdowns, tout en laissant sur la sideline QB Michael Penix Jr. et l’attaque de #2 Washington. Car #1 Michigan veut à tout prix éviter un shootout. La dernière fois que les Wolverines ont été embarqués dans un festival de points en playoffs a conduit à une défaite surprise face à Texas Christian, l’an passé.
QB JJ McCarthy face à la défense aérienne de Washington
La saison du quarterback de #1 Michigan a été satisfaisante sans être extraordinaire (2851 yards à la passe, 22 TDs, 4 INTs). Le souvenir de ses deux interceptions commises face à Texas Christian l’an dernier est encore présent. Sa passe interceptée par S Caleb Downs sur le premier jeu du dernier Rose Bowl également.
Toutefois, son taux d’efficacité exceptionnel (73.2%) et sa force mentale dans les moments-clés font de lui un quarterback redoutable qui a su développer une relation fusionnelle avec HC Jim Harbaugh. Tous les deux vont probablement préparer un plan de match visant à profiter de la seule faiblesse de la défense des Huskies : le jeu aérien (267 yards en moyenne par match, #120 du pays). Au risque de rendre trop souvent le ballon à QB Michael Penix Jr. Un vrai dilemne pour les Wolverines.
Les joueurs à suivre
RB Blake Corum, Michigan
Auteur de 25 touchdowns en 2023, RB Blake Corum va avoir des ballons sur les jeux à courte distance. #1 Michigan est une équipe efficace, et le senior a de grandes chances de gagner le match à lui tout seul. Sa puissance et sa belle lecture font de lui un atout indéniable pour l’attaque.
CB Will Johnson, Michigan
Il est peut-être le meilleur cornerback du match sur le papier. CB Will Johnson a fait étalage de toutes ses qualités pour stopper le meilleur receveur du pays, WR Marvin Harrison Jr (Ohio State), puis a complètement éteint le meilleur receveur du Crimson Tide de #4 Alabama, WR Jermaine Burton. Il aura un dernier défi cette saison : mettre sous l’éteignoir le receveur le plus explosif du pays actuellement, le senior WR Rome Odunze.
QB Michael Penix, Washington
On ne devient pas finaliste du Heisman Trophy par hasard. Recrue 3-étoiles de l’université de l’Indiana, au printemps 2018, le Floridien de naissance n’a pas tardé à faire ses preuves, titularisé dans un match dès son année freshman, qualifiant deux fois son équipe en bowl en 2019 et 2020, avant de rejoindre régulièrement l’infirmerie et de se lancer un nouveau challenge dans le Nord-Ouest des Etats-Unis en rejoignant son ancien coordinateur offensif chez les Hoosiers, un certain HC Kalen DeBoer.
En deux ans, ses stats à Washington donnent le tournis : 65% de passes complétées, près de 4 500 yards cumulés, 64 touchdowns pour 17 interceptions. De par son impressionnante patte gauche, QB Michael Penix Jr est le régulateur de cette formation, et un succès des siens devrait avant tout passer par lui.
WR Rome Odunze, Washington
C’est LE meilleur ami de QB Michael Penix Jr, depuis l’arrivée de ce dernier à Seattle. Lancé dans le groupe des receveurs titulaires dès 2022, WR Rome Odunze a été une soupape de sécurité presque indécente pour le quarterback des Huskies depuis deux ans. Huit touchdowns l’an passé, quatorze cette saison, l’ancien homme fort du lycée de Bishop Gorman, dans le Nevada, a fait vivre de véritables cauchemars aux cornerbacks adverses, sur les nombreux un-contre-uns qu’il a eu à disputer. S’il n’est pas étonnant de le voir franchir la barre des 1 000 yards ces deux dernières années, la performance de cette saison revêt une valeur toute particulière, quand on sait que le receveur numéro 2, Jalen McMillan, a été longtemps blessé, faisant de WR Rome Odunze l’homme à surveiller à tout prix.
Facteur X
L’état de santé de RB Dillon Johnson
Les Huskies pourraient débuter le match le plus important de leur saison sans l’une de leurs armes principales, RB Dillon Johnson (1162 yards au sol en 2023). Touché par plusieurs petites blessures tout au long de la saison, le running back senior de Washington a aggravé une blessure du pied face à #3 Texas l’obligeant à quitter ses coéquipiers dans le 4ème quart-temps du Sugar Bowl.
Son absence serait un énorme coup dur pour l’attaque qui pourrait devenir unidimentionnelle si elle ne pouvait pas compter sur leur running back #1 lors de ce National Championship Game.
La statistique
Ce match entre #1 Michigan et #2 Washington est la 4ème opposition au National Championship Game entre les équipes classées #1 et #2. Le bilan de ces affrontements ? 3-0 en faveur de l’équipe classée #2.
#2 Washington reste sur 21 victoires consécutives (la plus longue série en cours au niveau FBS)…
Historique
Ce National Championship Game de Houston sera le 14ème affrontement de l’Histoire entre les Wolverines et les Huskies. #1 Michigan mène la série entre les deux équipes avec 8 victoires contre 5 défaites et le programme d’Ann Arbor a remporté les deux derniers matchs contre #2 Washington, le dernier en date, en 2021, sur le score de 31-10 à Big House.
Blessés
Michigan Wolverines
Absent : OG Zak Zinter (fracture tibia), WR Logan Forbes (raisons inconnues), Karmello English (raisons inconnues), RB CJ Stokes (raisons inconnues), QB Davis Warren (raisons inconnues).
Incertain : Aucun.
Probable : Aucun.
Washington Huskies
Absent : OL Gaard Memmelaar (raisons personnelles), Cameron Davis (jambe).
Incertain : RB Sam Adams II (raisons inconnues).
Probable : RB Dillon Johnson (pied).
Pronostic
Michigan 31, Washington 30.
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